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En Ajoie, la sécheresse exceptionnelle de l’an dernier provoque le dépérissement de nombreux hêtres
13.06.2019 – Les arbres n’ont pas sorti leurs feuilles ce printemps et présentent une couronne brune et sèche, déplore le canton du Jura.
(AGIR/SP) - Les dégâts observés ce printemps sur de nombreux hêtres ne sont pas un phénomène limité à l’Ajoie. Ils touchent aussi les forêts de basse altitude des cantons du Nord-Ouest de la Suisse, précise le canton du Jura aujourd’hui dans un communiqué. Les épisodes de stress à répétition dus aux sécheresses, tempêtes ou encore au gel tardif de ces dernières années, suivis de la sécheresse exceptionnelle de l’été 2018, sont en effet venus à bout de la résistance de nombreux hêtres dans les régions les plus basses. Ce constat, précise le Canton, renvoie aux modèles d’évolution climatique pour la forêt suisse qui prédisent que le hêtre pourrait assez rapidement atteindre ses limites dans les zones de basse altitude si le réchauffement climatique se poursuit.
Parmi les arbres touchés, certains présentent une couronne entièrement desséchée et sont déjà morts. D’autres ont encore des branches vivantes et pourvues de feuilles dans la moitié inférieure de la couronne, alors que la partie supérieure est sèche. L’évolution de ces arbres dépérissants est très incertaine et dépendra des conditions météorologiques de l’été. En cas de nouvelle sécheresse cet été, ils ne parviendront probablement pas à se rétablir et vont aussi périr.
L’apparition de ce phénomène de dépérissement du hêtre représente un nouveau coup dur pour les propriétaires forestiers, déjà confrontés à la problématique du bostryche sur les résineux, à la disparition des frênes et à la perte de rentabilité de l’économie forestière. Il rappelle aussi que le visage de la forêt jurassienne est bel et bien en train de se modifier sous l’effet du changement climatique: «il faudra s’habituer à ce nouvel aspect de nos forêts, marqué par un mélange d’arbres différents et par la présence de nombreux arbres secs», précise le communiqué. Les usagers de la forêt devront aussi faire preuve de la plus grande prudence lorsqu’ils se rendent en forêt, notamment en repérant les arbres secs et en évitant de s’en approcher.
L’Office de l’environnement, pour sa part, suivra l’évolution des zones touchées, en collaboration avec les propriétaires et les gardes forestiers de triage concernés. Il s’agira pour les propriétaires de définir dans quels cas ces arbres secs devront être abattus pour raisons sécuritaires et si le bois pourra encore être commercialisé, précise enfin le communiqué.
Auteur : AGIR/SP