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Le Conseil fédéral ne veut pas d'un étiquetage CO2 des aliments
23.05.2019 – Il propose de rejeter une motion de Jacques Bourgeois (PLR/FR) réclamant un étiquetage.
(ATS/AGIR) - Le Parlement traite actuellement de la révision de la loi sur le CO2, qui se penche sur la stratégie à adopter jusqu'à 2030. Les Chambres peuvent tenir compte des évolutions plus récentes et définir des mesures supplémentaires, note le Conseil fédéral. Il est lui-même en train d'examiner la stratégie à long terme (2050) à la lumière des récentes observations.
Il n'en émet pas moins de forts doutes concernant les mesures proposées par plusieurs parlementaires. Jacques Bourgeois défend l'idée d'une déclaration obligatoire pour les denrées alimentaires importées sur de longues distances. Selon le directeur de l'Union suisse des paysans, cela créerait plus de transparence et permettrait aux consommateurs de prendre des décisions en connaissance de cause face à des asperges mexicaines ou de l'agneau néo-zélandais.
Le bilan écologique des aliments produits en Suisse n'est pas forcément meilleur, fait valoir le gouvernement dans sa réponse publiée aujourd'hui. Des tomates produites dans des serres helvétiques produisent davantage de CO2 que celles d'Espagne cultivées sans chauffage. Une déclaration ne frappant que les importations serait en outre contraire aux règles de l'OMC.
Le Conseil fédéral ne veut rien savoir non plus d'un programme de promotion du trafic routier motorisé pauvre en CO2, proposé par Peter Schilliger (PLR/LU) ni d'une imposition plus forte des vols pour une destination accessible en train en douze heures ou moins, proposée par Samira Marti (PS/BL). Le Parlement pourra de toute façon se prononcer sur une taxe sur les billets d'avion dans le cadre de l'examen de la loi sur le CO2. Dans une interpellation, Irène Kälin (Verts/AG) demande comment atteindre jusqu'en 2030 l'objectif de zéro émission nette. Il faudrait durcir massivement les mesures existantes et prévues.
Toutes les activités qui génèrent des gaz à effet de serre devraient être interdites ou fortement limitées. Ce qui serait disproportionné. Le Conseil fédéral précise par ailleurs à Beat Vonlanthen (PDC/FR) qu'il présentera un rapport sur la pertinence des technologies d'émission négative pour la Suisse. Ces technologies permettent de capter le CO2 dans l'air et de le stocker voire de l'utiliser dans le sol.
Auteur : ATS/AGIR