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Des agriculteurs vaudois récompensés pour leur assiduité
Ces 6 dernières années, des agriculteurs vaudois se sont penchés sur le sol de leurs cultures en prenant part au projet Sol Vaud soutenu par l’Office fédéral de l’agriculture. S’ils n’étaient «que» 8% en 2014, la part est montée à 33% l’année dernière. Un beau succès pour cette initiative visant notamment une utilisation durable des sols à l’aide de pratiques agricoles respectueuses. L’Association vaudoise de promotion des métiers de la terre Prométerre, qui a collaboré au projet avec les départements de l’agriculture et de l'environnement du canton de Vaud, a décidé de marquer le coup en récompensant, hier soir à Bournens, les participants ayant suivi le plus assidûment les formations Sol Vaud proposées par sa filiale Proconseil.
Afin de respecter les exigences du projet, les participants devaient en effet suivre un certain nombre de cours. Et l’assiduité a visiblement été au rendez-vous. « Sol Vaud imposait une formation au minimum par année de contributions, soit un total de 6 pour les 6 ans de la durée du projet, raconte Laurence Schaffner, la responsable du projet. Or 9 agriculteurs en ont suivi plus de 20 ! Nous avons décidé de récompenser les personnes ayant suivi le plus assidûment les formations en lien avec le sol. »
Transmissions de connaissances
Parmi ces bons élèves, on retrouve l’agriculteur Jacky Bussy de Pampigny. «Sol Vaud, c’était avant tout des échanges, relate-t-il. Il y avait des agriculteurs de tout horizon, bio et non bio, tout le monde était là.». L’homme du pied du Jura est un pionnier de la technique culturale du semis direct, soit sans travail préalable du sol. «C’est par ce biais que j’ai commencé à m’intéresser au sol, ajoute-t-il. En prenant en compte cet aspect dans mon travail, cela m’a permis de baisser mes coûts tout en gardant la même production.» Après avoir acquis de nouvelles connaissances, il peut dorénavant transmettre son savoir aux plus jeunes générations. Jacky Bussy était d’ailleurs invité en début de semaine au centre de formation agricole de Marcelin pour y délivrer un exposé aux apprentis.
Ce type de retours d’expériences est précieux dans un domaine complexe et encore peu connu. « Sol Vaud n’avait pas comme but d’apporter une solution toute faite, car elle n’existe pas, pour maintenir la fertilité d’un sol, rapporte Laurence Schaffner. Ce sont des techniques et des bonnes pratiques qui ont été proposées aux agriculteurs. Et c’est ensuite à eux de les tester et de les adapter en fonction de leurs sols et de leurs possibilités.»
Qualité des sols difficilement mesurable
Au final, Sol Vaud a-t-il permis d’améliorer les sols du canton? « Il est difficile de dire si les sols sont de meilleure qualité qu’avant le projet, répond Laurence Schaffner, parce que la qualité et la biodiversité des sols ne se mesurent pas si aisément. Le monitoring des sols est une analyse multi-indicateurs plutôt complexe. Par ailleurs, la dynamique d’amélioration de la fertilité des sols est lente. Toutes les mesures du projet ont en théorie des effets favorables sur la structure et la vie du sol, mais d’autres facteurs du ressort ou non de l’agriculteur doivent être réunis et maitrisés pour assurer leur réussite. C’est sur du plus long terme que l’on pourra constater la durabilité des techniques soutenues par le projet Sol Vaud et leurs effets sur la fraction organique des terres cultivées.»
AGIR/LD