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GIEC : la consommation de viande pointée du doigt
Il faudra manger différemment, notamment réduire la viande, pour limiter le réchauffement climatique. La diminution des émissions de gaz à effet de serre dans les transports, l'énergie et les usines ne suffira pas, conclut le rapport du GIEC présenté jeudi à Genève.
Tout scénario pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C d'ici 2100 "demande une atténuation liée aux terres et un changement dans l'utilisation des terres", estiment ces dizaines d'experts internationaux. De la reforestation aux bioénergies, précise leur rapport sur les liens entre utilisation des terres, sécurité alimentaire et changement climatique.
Doublement de la production de viande
Parmi ses recommandations, le Groupe intergouvernemental d'experts internationaux sur le climat (GIEC) incite à réduire la consommation de viande et les pertes et gâchis de nourriture, estimées de 25 à 30%. Il préconise davantage de graines, fruits, légumes et de nourriture animale durable et responsable de peu d'émissions de gaz à effet de serre.
Plus de 70% des terres émergées, selon les spécialistes, sont utilisées au total pour satisfaire le besoin des populations. Depuis 1961, la production d'huiles végétales et de viande par habitant a plus que doublé. Celle des calories a augmenté d'un tiers. Alors que près de 830 millions de personnes sont sous-alimentées, environ 2 milliards sont en surpoids
Un rapport pas "moralisateur"
Interrogé par la RTS, Edouard Davin, chercheur à l'Institut des Sciences atmosphériques et climatiques de l'EPFZ et co-auteur du rapport du GIEC précise que ce document "ne dit pas qu'il faut devenir végétarien ou vegan, mais il explique qu'une réduction de la consommation de viande serait vraiment bénéfique pour le climat". L'expert ajoute que le gaspillage alimentaire, soit la perte entre la culture et ce qui se retrouve dans nos assiettes, représente près d'un tiers de la production."Là aussi, des améliorations seraient bénéfiques pour le climat", affirme-t-il.
Edouard Davin estime que le rapport ne se veut pas être moralisateur, mais il entend montrer les moyens d'actions possibles en se basant sur des faits.
Réaction de Greenpeace
Greenpeace appelle le Conseil fédéral à lancer une véritable politique alimentaire après le rapport du GIEC à Genève. "Moins de viande = moins de chaleur. Une action pour le climat maintenant!", ont demandé jeudi sur la Place des Nations des militants de l'ONG.
Il ne faut pas se contenter de "demi-mesures", estime le porte-parole de Greenpeace Suisse Mathias Schlegel. Le rapport est "une très bonne nouvelle" parce qu'il met en exergue "ce que nous disions", a-t-il affirmé à Keystone-ATS.
ATS/AGIR