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Les betteraviers défendent la production de sucre suisse
“La production de sucre suisse est justifiée!” Les avant-propos du président de la Fédération suisse de betteraviers (FSB), Josef Meier, ne laissaient planer aucun doute sur la détermination de la branche à défendre son domaine d’activité. Réunis en assemblée générale ce vendredi 6 mars à l’hôtel Kreuz de Berne, les délégués de la FSB ont fait le point, après une année contrastée.
S’il a tenu à rappeler ce qui est sans doute une évidence pour les acteurs de la branche, c’est pour faire suite aux conclusions de l'Étude économique sucre suisse parue en novembre dernier. «Elles ont une nouvelle fois montré que, d’un point de vue purement économique, la production en Suisse est difficile du fait des coûts élevés», a rappelé le président. La FSB a participé à l’élaboration de ce rapport demandé par le Conseil fédéral. Pour rappel, plusieurs recommandations à la branche du sucre en avaient découlé, comme assurer la production de plus de 1,4 million de tonnes de betteraves indigènes et ajuster l’approvisionnement en conséquence, justifier la rentabilité de la culture de betteraves sucrières, mais aussi, dans un scénario plus sombre, envisager l’abandon de la production de sucre suisse.
Rendements inférieurs aux cinq dernières années
Au-delà de ces considérations sur l’avenir, la FSB a également fait le point sur les cultures de 2019. “Malgré un mois de mai plutôt frais et un été en partie sec, les champs de betteraves avaient fort belle allure lors du premier sondage de récolte de mi-juillet, relate Silvan Ziegler, président de la commission d’usine de Frauenfeld, dans le rapport annuel de la FSB. Mais les résultats de ce sondage nous ont ramenés à la réalité car, tant en Suisse orientale que occidentale, les rendements étaient bien inférieurs à la moyenne des cinq dernières années.”
Pour Josef Meier, une des problématiques les plus importantes ayant touché les cultures betteravières, notamment en Suisse romande, est le syndrome des basses richesses (SBR). Cette maladie émergente dans notre pays, impactant sévèrement la culture betteravière depuis 2017, a comme conséquence une chute drastique de la teneur en sucre et de son extractibilité dans les betteraves, et donc un important manque à gagner pour les producteurs, rappelle l’Agroscope dans une fiche technique diffusée l’année dernière. Pour le président de la FSB, il est nécessaire de trouver rapidement des solutions face à ce fléau qui décourage de nombreux agriculteurs.
Une demande en bio supérieure à l’offre
En ce qui concerne la production bio, la demande excède actuellement l’offre. Toutefois, la quantité des betteraves bio suisses transformées a été supérieure de 60% à celle de 2018, car les producteurs ont enregistré “de bonnes récoltes et de bons rendements” selon les responsables. Cette croissance pourrait continuer grâce aux efforts et à un projet relatif à la qualité et à la durabilité créé “pour encourager les producteurs à cultiver de la betterave bio”. La FSB estime que la récolte totale dans ce secteur devrait atteindre 12 000 tonnes d’ici 2021, soit une surface d’environ 200 ha. En 2019, la surface dédiée à la culture de betteraves bio atteignait 116 ha contre 17’779 ha pour celle à la culture conventionnelle.
Suite à l’assemblée générale, les délégués se sont réunis pour parler de l’avenir de la branche à travers trois thèmes: l'Accord interprofessionnel du sucre pour 2021, la question des transports des betteraves aux usines de transformation et l’engagement pris par la FSB envers la Confédération via l'Étude économique suisse sucre de réfléchir comment baisser les coûts de production en Suisse.
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