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«L'importance économique de l'agriculture»
L’agriculture suisse représente plus de 100 000 emplois équivalents plein temps. Mais lorsque l’on regarde l’entier de la chaîne de création de valeur agricole, le nombre d’emplois concernés triple pour atteindre 300 000. Voici l’une des conclusions de l’étude «L’importance économique de l’agriculture », publiée jeudi 3 janvier par l’Union suisse de paysans (USP).
Pour l’USP, les sous-produits économiques ne sont pas pris en compte lorsque que le poids de l’agriculture est mesuré. Par exemple, plus d’un tiers de la surface de la Suisse est exploitée à des fins agricoles. Si ce n’était pas le cas, il en coûterait 6,2 milliards à la Confédération pour maintenir un paysage ouvert, non envahi par des forêts.
Ainsi, pour Jacques Bourgeois, directeur de l’USP, « la conservation des paysages, mais aussi la sécurité de l’approvisionnement, la promotion de la biodiversité ou encore la revitalisation des zones rurales représentent des biens publics équivalant à des sous-produits de la production agricole ».
Tourisme et bien-être
Le rapport pointe donc du doigt le caractère simpliste que peuvent revêtir les chiffres, notamment ceux de la valeur ajoutée brut par canton fournis par l’Office fédérale de la statistique (OFS). Celui qui concerne la section « Agriculture, sylviculture et pêche » atteint par exemple 2,5% dans le canton de Thurgovie. Or, il n’est « que » de 0,1 pour mille à Bâle-Ville. Si l’apport économique purement monétaire de l’agriculture s’approche de zéro dans ce canton, « les huit exploitations agricoles restantes revêtent une grande valeur pour la population : elles offrent, à proximité immédiate, un espace de découverte et de détente après une journée de travail et servent de «poumon vert» et d’«îlot de nature» pour la ville de Bâle», estime l’USP.
L’importance pour le tourisme et les loisirs serait aussi régulièrement négligé. Selon la publication, si le secteur du tourisme a dégagé une valeur ajoutée brute de 17 milliards de francs en 2016, « environ 50% des flux touristiques totaux sont attribuables au tourisme rural ». Parmi les autres externalités touchant ce secteur, l’USP cite la contribution à l’aménagement d’accès, en particulier dans les régions d’estivage à la montagne, des produits alimentaires et des spécialités authentiques régionales qui enrichissent la gastronomie, ainsi que des coutumes vivantes et des traditions comme les désalpes ou les combats de reines qui représentent de véritables attractions touristiques.
En conclusion, l’USP engage la Confédération à renforcer la création de valeur par l’agriculture sur le marché, à travers des conditions cadres adéquates, mais également à veiller à compenser suffisamment les désavantages concurrentiels aux niveaux régional, national et international.
Vidéo: https://youtu.be/Ilptk71xbZc
Interview de Jacques Bourgeois et Francis Egger à l'occasion de la présentation du rapport intitulé Zoom sur "L'importance économique de l'agriculture", le 3 janvier 2019.
Plus d'information:
https://www.agirinfo.com/medias/communiques-des-organisations/tx_news/lagriculture-suisse-vaut-plus-quil-ny-parait-a-premiere-vue/
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