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L’Union des Paysans Fribourgeois face à la problématique du manque d’eau
«La problématique du manque d’eau a représenté cette année un travail supplémentaire très important sur de nombreuses exploitations d’alpages. Les années sèches et les étés plus chauds deviennent beaucoup plus fréquents que par le passé», a rappelé Frédéric Ménétrey. Vu la diminution ou l’absence de précipitations, les citernes n’ont pas été suffisamment alimentées, bon nombre de ruisseaux, sources et torrents ont vu leur débit fortement diminuer. Le directeur de la Chambre fribourgeoise d’agriculture a précisé à propos de ce déficit hydrique que «l’approvisionnement en eau devient aujourd’hui une question fondamentale pour de nombreux alpages afin de garantir leur exploitation à long terme». L’importance de l’estivage pour l’agriculture fribourgeoise se retrouve paradoxalement renforcée au cours des années sèches car dans les montagnes, l’herbe pousse en abondance après la fonte des neiges, a-t-il souligné.
Bilan des cultures en 2018
Au niveau des cultures, le colza et le blé n’ont pas trop souffert de la sécheresse. Même remarque pour le maïs. En revanche, le bilan fourrager pour plusieurs exploitations est «très négatif» avec parfois une forte diminution de la récolte dès la deuxième coupe déjà, si bien que de nombreux éleveurs ont été contraints d’acheter du fourrage et de vendre du bétail. Les conséquences se feront d’ailleurs ressentir en 2019 encore, notamment avec les risques de chute des prix de la viande de bœuf.
Les cultures de betteraves sucrières et les pommes de terre ont aussi souffert du manque d’eau dans certaines régions avec, pour conséquence, des différences de production et une variabilité au niveau de la qualité.
La vigne et les fruits tirent leurs marrons du feu
Pour la viticulture, sécheresse et soleil ont été de véritables alliés. Le millésime 2018 devrait probablement rester dans les annales comme «l’un des plus exceptionnels», note Frédéric Ménétrey. Avec des rendements importants et même hors norme, l’arboriculture a aussi bénéficié des conditions climatiques de 2018.
L’agriculture fribourgeoise en quelques chiffres
En 2017, Fribourg totalisait 2'840 exploitations (2'866 en 2016 et 3'804 en 2000). Une diminution plutôt faible avec moins de 1%. En Suisse, le nombre total d’exploitations durant la même année était de 51'620. Selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique, la valeur de la production agricole du canton stagne quant à elle depuis plusieurs années à 730 mio de francs. Pour l’ensemble de la Suisse, elle s’élevait à 10,311 milliards de francs en 2017, soit 0,07% de plus que l’année passée.
Petit déjeuner campagnard
La conférence de presse de ce mercredi matin s’est tenue, traditionnellement, dans une ferme. Cette année, c’est la famille Isabelle et Bertrand Barras, à Romanens, qui a reçu les médias et représentants de l’UPF. Ils ont mis les petits plats dans les grands en servant à cette occasion un copieux petit déjeuner campagnard aux accents du terroir fribourgeois.
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