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Vignerons suisses: de meilleures connaissances pour faire face aux défis de la branche
Dans le contexte de la restructuration du centre de compétences pour la recherche agricole (Agroscope) voulue par la Confédération, l’avenir du site de Changins et de son vignoble expérimental était logiquement au menu du Forum vitivinicole suisse. La rencontre organisée par la Fédération suisse pour le développement d'une vitiviniculture durable (Vitiswiss) s’est déroulée mardi à Berne, avec comme thème: l’évolution du système de connaissances.
Christoph Carlen, membre du comité de direction de l’Agroscope, était l’un des intervenants. Il s’est montré rassurant sur l’impact des changements à venir pour la branche vitivinicole. «À court terme, mais également à moyen terme, rien ne va changer pour la viticulture», a-t-il déclaré. Après une étude sur l’impact des différentes options possibles, notamment la centralisation sur le seul site de Posieux ou le maintien de deux autres centres régionaux à Changins et à Reckenholz, il semble que la deuxième option ait la faveur des pronostics. La décision du Conseil fédéral sera donnée ce vendredi 30 novembre, alors que le Conseil national débattra de la solution proposée le 11 décembre prochain.
Efficience et gouvernance d’Agroscope en question
Quoi qu’il advienne, Agroscope devra à l’avenir gagner en efficience. «Cela passera par une augmentation des collaborations internes, mais aussi avec des partenaires externes comme des hautes écoles ou des entreprises privées, afin de réduire les coûts», a ajouté Christoph Carlen.
La gouvernance du centre de recherche agricole par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) est aussi remise en question. Un postulat demande en effet que Agroscope soit dorénavant indépendant de la Confédération en ayant un statut d’établissement fédéral de droit public, comme cela est le cas pour d’autres centres de recherche des écoles polytechniques fédérales, par exemple. Cette proposition est vue avec inquiétude, notamment parce qu’elle séparerait la recherche des tâches légales.
Conrad Briguet, directeur de la haute école de viticulture et d’œnologie de Changins, a ensuite énuméré les défis futurs pour la formation. Parmi ceux-ci, il a mentionné la production durable, l’adaptation des techniques culturales aux réductions des pesticides et aux changements climatiques, mais aussi l’introduction de nouvelles technologies, ou encore l’intérêt grandissant des consommateurs pour des vins sans intrants.
Deux fiches d’information publiées le printemps prochain
La centrale de vulgarisation agricole AGRIDEA était également présente au forum avec l’intervention de Philippe Droz, chef du département Production agricole et Environnement. Il a présenté les différents projets en cours. Une demande de financement a notamment été faite auprès de l’OFAG pour pouvoir poursuivre le développement de nouveaux cépages, comme ceux créés par l’Agroscope. De plus, deux fiches d’informations seront publiées au printemps prochain. Une fiche Vitiswiss sur le traitement des vignes et l’entretien du sol aura l’objectif d’informer le grand public. Une fiche technique sur le ruissellement des produits phytosanitaires sera, elle, destinée aux professionnels de la vigne.
Le président de la Fédération suisse des vignerons Frédéric Borloz était également présent en début de matinée pour le lancement du forum. Il a, pour sa part, tenu à parler des habitudes de consommation qui impactent directement la branche viticole, en rappelant que les Suisses sont les plus gros consommateurs de produits biologiques en Europe. Les votations à venir sur l’utilisation de produit phytosanitaires seraient donc le reflet d’une évolution inévitable. «Ces initiatives, on va les combattre, on va mettre les moyens, et on va gagner. Mais ces initiatives, elles reviendront à nouveau», a-t-il prédit. Dans ce sens, tant la recherche que la transmission de savoirs sont des outils primordiaux pour que les acteurs vitivinicoles puissent faire faces aux nombreux défis de demain.
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