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Cérémonie de remise de l'agroPrix 2019 au Kursaal à Berne
Doté de 20 000 francs, le premier prix de l'agroPrix a été décerné jeudi 7 novembre par emmental assurance au projet «Le biochar, une solution quatre-en-un pour le sol et le climat», de la famille Keiser de Neuheim (ZG).
Au total, 50 projets couvrant divers domaines et provenant de toutes les régions de Suisse ont été présentés dans le cadre du concours d’innovation.
Mille personnes des mondes de l’agriculture, de l’économie et de la politique ont assisté à la cérémonie organisée au Kursaal, à Berne. En amont de la manifestation, le jury avait sélectionné quatre projets, dont la Malterie de Bavois (VD), qui se sont vus décerner une récompense de 5000 francs chacun. Pour le prix principal, les équipes de projets se sont disputées les faveurs du jury et du public à travers des présentations originales, informatives et pleines d’humour. Il existe en Suisse un grand potentiel pour les idées innovantes et orientées vers l’avenir, ce dont peuvent témoigner les lauréats de cette année.
Le jury a décerné l’agroPrix 2019 au projet suivant:
Le biochar, une solution quatre-en-un pour le sol et le climat. Famille Keiser, Neuheim (ZG)
En parallèle de son domaine de 13 hectares et de son atelier d’engraissement de bovins, Franz Keiser gère depuis 2011 une centrale de pyrogazéification à Neuheim (ZG). Il valorise ainsi 2700 m3 de déchets de bois, issus du déchiquetage ou des travaux de taille d’arbres fruitiers réalisés par ses voisins agriculteurs. Ces déchets de bois sont convoyés à l’intérieur d’un réacteur où la température dépasse les 500°C. En l’absence d’oxygène, ils sont dégradés en un charbon appelé biochar. Le gaz produit par la pyrolyse est alimente en chaleur l’installation, autonome d’un point de vue énergétique à 96%. La chaleur résiduelle permet de sécher les copeaux de bois et chauffe les habitations attenantes. Outre ses propriétés de fertilisant indirect du sol et ses qualités de régulateur métabolique pour le bétail, le biochar est également reconnu comme un moyen efficace de séquestrer du carbone, et donc digne d’intérêt dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le projet de Franz Keiser a d’ailleurs été soutenu par la Fondation suisse pour le climat. Les 450 m3 de biochar produites à l’année sont en premier lieu valorisés par les agriculteurs, qui l’intègrent dans l’alimentation de leur bétail, ou dans les fumiers compostés.
Le prix des lecteurs attribué par le lectorat des journaux «Schweizer Bauer» et «Terre & Nature», doté de la somme de 3000 francs, est revenu à:
Une filière de production et de transformation de la noix. Wartau (SG)
C’est en 2014 que cinq collègues paysans de la région de Wartau plantent, sous l’impulsion de Heinz Müller, agriculteur et arboriculteur, leurs premiers noyers, l’idée initiale étant de diversifier leurs sources de revenus. Une fois acquis les connaissances techniques pour mener ce nouveau verger de façon professionnelle, ils étendent le projet qui couvre désormais une dizaine d’hectares. En plus de la production, les Saint-Gallois ont créé toute une filière de transformation et de commercialisation de noix, et investi par ailleurs dans une machine de récolte. Désormais, ils disposent ainsi d’un outil de nettoyage et de séchage de noix sur place. Leur production est ensuite envoyée au centre coopératif de décorticage de Malans (GR) qu’ils ont participé à créer. Les noix sont en bonne partie valorisée localement, par des boulangeries de Suisse orientale, pour la production de tourte aux noix des Grisons – qui contiennent encore aujourd’hui des noix importées. Le solde est commercialisé sous forme d’huile ou de noix entières. La force du projet, outre son originalité, c’est son côté collectif puisque le risque est réparti entre les différentes partenaires. Les cinq paysans se sont en effet engagés sur le très long terme, puisque les arbres n’atteindront leur plein rendement qu'après 8 à 9 ans. Par la suite, ils devraient produire entre 33 et 55 tonnes par an pendant au moins 40 ans.
Pour le prix du public de la salle, d'une valeur de 2000 francs, les invités ont plébiscité le projet:
Du lait pasteurisé en libre-service. Famille Peter, Steffisburg (BE)
Comment se sortir de la spirale négative du prix du lait d’industrie? Evelyne et Hansruedi Peter-Kaufmann, producteurs de lait à Steffisburg, ont décidé de quitter progressivement la filière du lait de centrale pour mieux valoriser leur production. Habitués aux circuits courts pour leurs œufs et pommes de terre, les Bernois ont imaginé, il y a deux ans, vendre également en direct le lait de leurs 25 vaches laitières. Les agriculteurs ont tout d‘abord installé un pasteurisateur à côté de leur chambre à lait, puis ont investi dans un distributeur, un modèle unique en Suisse, auprès duquel il est possible de remplir sa bouteille vide, mais également d’acheter des bouteilles en verre ou en PET, vides ou pleines. Installé devant une station essence, l’automate à lait voit défiler des dizaines de clients par jour, qui peuvent en tout temps acheter leur litre à 1,70 CHF. Un deuxième distributeur a été installé au printemps 2019 en ville de Thun. Le couple y propose aussi des laits aromatisés au chocolat et au café. Désormais, ce sont 5000 litres– sur les 12000 produits sur la ferme – qui sont ainsi écoulés chaque mois. Conscients de la demande croissante pour des produits locaux, Evelyne et Hansruedi Peter-Kaufmann vendent également une partie de leur production auprès de boulangerie, de glacier et de restaurants.
Quant au prix spécial de l’Association suisse de la machine agricole (ASMA), doté de la somme de 5000 francs, il revient à l'initiative: Alimentation électrique neutre en CO2 en zone de montagne (famille Aeschlimann, Schwarzenegg).
(lien sur le communiqué: https://www.agirinfo.com/medias/communiques-des-organisations/tx_news/production-delectricite-durable-et-mobile-avec-batterie-au-sel-pour-les-exploitations-agricoles-de/ )
(SP)