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Impact du gel dans l’arboriculture lémanique
Pour comprendre cette problématique, il faut connaitre les différents types de gels et les moyens de lutte possibles.
Le gel radiatif fait partie des gels printaniers les plus courants. Il est provoqué par le rayonnement du sol vers l’atmosphère et s’intensifie lorsque le ciel est clair et sans vent.
La plupart des systèmes de lutte peuvent avoir une certaine efficacité contre ce type de gel.
Le gel d’advection est lié à la venue d’une masse d’air froid polaire accompagné de vent. C’est un type de gel ou peu de moyens de lutte sont efficaces.
Le gel d’évaporation est lié à la présence d’humidité sur le végétal qui consomme de l’énergie et qui refroidit donc son environnement immédiat.
Les « gelées blanches » et « gelées noires » sont quant à elles directement liées au taux d’humidité dans l’air (taux faible= gelée noire, taux élevé= gelée blanche). Les gelées noires sont les plus problématiques et peuvent apparaitre en situation de gel advectif comme radiatif.
Les moyens de lutte possibles sont divers mais souvent spécifiques à une situation. La lutte par aspersion d’eau sur le végétal est possible en condition non venteuse mais est très coûteuse en infrastructures et en eau. La lutte par chauffage (bougies de paraffine) représente le coût le plus élevé des moyens de lutte (5'000.-/ha/nuit) tandis que les systèmes de circulation d’air (éolienne, frostguard) sont limités au gel radiatif.
Actuellement, les dégâts sont recensés ces jours chez les producteurs, mais un grand nombre d’espèces semblent être touchées, malgré des moyens de lutte mis en place (abricots, poire, cerises, pommes, prunes, kiwi, fraises). Au stade actuel phénologique, il est presque impossible de chiffrer les pertes pour la région, mais certaines parcelles approchent 100% de dégâts.
Il faudra attendre la fin de la floraison et même la récolte pour évaluer avec précision l’impact de cette période de gel sur le rendement mais aussi sur la qualité des fruits.
Typiquement, il est connu que la qualité baisse les années de forts gels, notamment en raison de déformations, anneaux de gels et roussissures. Pour les fraises, les premières fleurs ouvertes sont presque partout gelées et il est clair que les conséquences seront une baisse de calibre, notamment pour le début de récolte.
D’un point de vue économique, ces journées de gels auront un fort impact pour les arboriculteurs déjà fortement mis sous pression, autant au niveau des moyens financiers mis en place pour la lutte mais aussi pour donner suite aux dégâts de celui-ci.
Il est par ailleurs encore trop tôt pour quantifier les pertes car, au fur et à mesure des jours qui passent, de nouveaux dégâts sont détectés.
Au niveau des mesures prises avec les producteurs d’un point de vue technique, le conseil cultural adapte ses actions au cas par cas selon les dégâts constatés sur place, notamment avec des pratiques d’éclaircissage sur la parcelle. Ainsi, avant de pouvoir engager quelque démarche que ce soit, l’heure est encore aux estimations de pertes et aucun bilan fiable ne pourra être fait avant la chute physiologique naturelle des fruits qui a lieu en général vers mi-juin.
Renseignements :
Maxime Perret
Union fruitière lémanique
Av. de Marcelin 29
CH-1110 Morges
Email : m.perret@clutterufl.ch
Tél. : +41(0)79 128 13 66
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