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500e anniversaire du décret sur la pureté de la bière en Allemagne
22.04.2016 – Le "Reinheitsgebot" a aussi eu des effets en Suisse…
(ATS/AGIR) - Le secteur brassicole allemand célèbre ce week-end le 500e anniversaire du décret bavarois sur la pureté de la bière. Le "Reinheitsgebot", comme il est appelé en allemand, fut édicté le 23 avril 1516 par le duc Guillaume IV de Bavière et définissait les standards à respecter dans la fabrication et la commercialisation de la bière. Il avait deux objectifs initiaux: d’une part contribuer à lutter contre la famine en prescrivant l'utilisation de l'orge aux brasseurs, afin de réserver le blé aux boulangers, pour la fabrication du pain, et d’autre part, servir à la protection des consommateurs. Les bières brassées à l'époque contenaient souvent des ingrédients additionnels, comme du laurier, du gingembre, de l'anis, du genévrier, des feuilles de frêne ou encore des pousses d'épicéa ou de jusquiame, afin de pimenter le goût. Or, ces recettes n'étaient pas sans danger, comment l'écrivent Franz Meussdoerffer et Martin Zarnkow dans leur livre intitulé "Das Bier". En Suisse, de nombreuses brasseries ont été fondées au 19e siècle par ou avec des brasseurs allemands. Aux alentours de 1900, les producteurs helvétiques ont donc essayé d'imiter le style de bière allemand, a déclaré à l'ats Marcel Kreber, directeur de l'Association suisse des brasseries. Les brasseries suisses se sont donc fortement mobilisées pour inscrire l'interdiction d'utiliser des produits de substitution dans la nouvelle loi sur les denrées alimentaires. Malgré tout, le Conseil fédéral de l'époque renonçait finalement à interdire l'utilisation de succédanés, invoquant la liberté du commerce. L'industrie brassicole inscrivait alors en 1900 dans les statuts de la Société suisse des brasseurs (aujourd'hui Association suisse des brasseries) que les seuls ingrédients autorisés sont le malt d'orge, le houblon, la levure et l'eau. Ceux qui faillissaient à ces prescriptions étaient expulsés de l'association. Cette interdiction a été levée pendant la Première Guerre mondiale. Le malt pouvait notamment être allongé avec du riz et du maïs. En 1935, la fondation du cartel suisse de la bière a permis d'interdire à nouveau l'utilisation de succédanés. "A quelques exceptions près, principalement en temps de guerre, la Suisse a brassé depuis 1900 ses bières selon le décret bavarois", précise Matthias Wiesmann. Cet état de fait a prévalu jusqu'à l'effondrement du cartel en 1991.
Auteur : ATS/AGIR
