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Accord de libre-échange entre la Malaisie et la Suisse
19.05.2016 – L’huile de palme malaisienne est une menace pour le colza suisse !
(AGIR) - La famille Glauser à Châtonnaye (FR) a reçu ce matin sur son exploitation bio une délégation malaisienne accompagnée de représentants du Fonds Bruno Manser qui lutte pour la préservation des forêts tropicales et s’engage en faveur des droits des peuples de la forêt pluviale. Cette rencontre symbolique a été l’occasion de rappeler les menaces que l’huile de palme fait peser non seulement sur les populations autochtones en Malaisie mais également sur l’ensemble du monde et sur les agriculteurs suisses en particulier. Les accords de libre-échange actuellement en cours entre la Suisse et la Malaisie pourraient en effet avoir, à ce niveau-là, de graves répercussions pour le marché suisse et pour les quelque 6'000 familles d’agriculteurs qui cultivent sur près de 23'000 ha le colza ainsi que pour l’ensemble du secteur oléagineux suisse. Joe Komeok et Peter Kalang, qui représentent respectivement les Punan et les Kelabit, deux communautés autochtones vivant dans les forêts du Sarawak (île de Bornéo), ont profité de leur passage à Châtonnaye pour dénoncer les ravages causés en Malaisie par les multinationales actives dans l’huile de palme. Celles-là n’hésitent pas à déboiser la forêt tropicale, polluer les rivières et confisquer les terres des communautés villageoises. A cela s’ajoutent les violations des lois sur le travail dans les plantations. Le développement massif des plantations de palmiers à huile, a expliqué Lukas Straumann, directeur du Fonds Bruno Manser, se fait dans le non-respect des droits humains et fonciers tandis que la déforestation massive de la Malaisie a des effets dévastateurs sur la biodiversité et sur le climat. Laurianne Altwegg de la Fédération romande des consommateurs (FRC) a rappelé pour sa part que de plus en plus de personnes se sentaient concernées par les impacts négatifs de la production industrielle d’huile de palme dans le monde, que ce soit sur le plan éthique, écologique ou économique. Et de préciser qu’il est aujourd’hui extrêmement difficile de ne pas consommer de l’huile de palme car elle est de plus en plus utilisée dans l’industrie agroalimentaire et même pour la fabrication d’autres produits, par exemple les cosmétiques.Adèle Thorens, conseillère nationale verte vaudoise, a souligné de son côté que la production industrielle d’huile de palme est devenue un combat emblématique touchant aussi bien les consommateurs, la protection de l’environnement, l’agriculture et les droits de l’homme. L’après-midi, la délégation malaisienne ainsi que des organisations d’agriculteurs, de protection des consommateurs, de développement, de l’environnement et des droits de l’homme se sont rendus à Berne pour remettre au Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) une pétition forte de 20'000 signatures, qui demande l’exclusion de l’huile de palme de l’accord de libre‐échange prévu avec la Malaisie.
Auteur : AGIR
