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Alimentation: le chocolat
08.02.2016 – Un plaisir partagé que le cacao n'arrive pas à fournir…
(ATS/AGIR) - Du Nord au Sud chacun désormais veut du chocolat mais les rendements des plantations de cacao plafonnent. Et développer une production essentiellement familiale à grande échelle reste une gageure face aux contraintes climatiques, foncières, éthiques et sanitaires. La production actuelle - 4,5 millions de tonnes assurées par 4 millions de producteurs, à 70% en Afrique - devra augmenter d'un bon million de tonnes supplémentaires d'ici 2020-2025. Cela afin de satisfaire la demande de nouveaux consommateurs, du Brésil à l'Asie, expose Philippe Bastide, responsable de la filière cacao au Cirad, Centre français de recherche agronomique pour le développement, principale équipe du monde développé à travailler sur le cacao. Avec des cours passés de 800 dollars la tonne en 2001 à 2900 dollars (2903 francs) aujourd'hui, les investisseurs aussi lorgnent ce nouvel or noir: "On voit des industriels promettre des rendements des 5 tonnes par hectare sur des projets allant jusqu'à 25'000 ha, mais je ne vois pas ce qui leur permet de soutenir cette promesse" relève cependant l'expert. Car pour l'heure, le cacao affiche les rendements parmi les plus faibles au monde, autour de 300 à 400 kilos/ha, jusqu'à 1,5 tonne pour les bons producteurs et 3 tonnes pour les meilleurs, le tout sur des exploitations d'une moyenne inférieure à 5 ha. De là à passer à l'échelle intensive... "Ce sont principalement des traders qui se lancent dans des mégaprojets au Pérou ou en Colombie. Les grands industriels du chocolat, eux, ne s'y risquent pas" et visent plutôt à sécuriser leurs approvisionnements en s'engageant auprès de leurs coopératives.
Auteur : ATS/AGIR
