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Attaques de moutons en Valais
19.06.2015 – Le loup est l’auteur des attaques qui ont eu lieu en mai dernier dans le Val d'Hérens et près de Val-d'Illiez.
(ATS/AGIR) - C'est bien un loup qui a attaqué deux troupeaux de moutons le 15 mai dans le Val d'Hérens, en Valais. Le même constat est établi pour une autre attaque de deux moutons survenue début mai près de Val-d'Illiez. Les analyses ADN le confirment. Les services concernés de l'Etat du Valais ont communiqué ces informations aujourd’hui. Le prédateur s'étant pris à des moutons encore par trois fois entre le 15 mai et le 6 juin dans le Val d'Hérens, ce sont maintenant 30 moutons qui en ont été victimes. Il n'est cependant pas possible de dire, à ce stade, si toutes les attaques ont été l'œuvre du même loup, a indiqué Peter Scheibler, chef du Service de la chasse, de la pêche et de la faune, interrogé par l'ats. Une seconde analyse de l'ADN permettra de le déterminer. Par ailleurs, suite aux attaques survenues dans le Val d’Hérens, la Commission intercantonale (CIC) a examiné les possibilités de protéger les troupeaux présents dans cette vallée. En outre, le Service cantonal de l’agriculture (SCA), instance compétente en matière de mesure de prévention des troupeaux, finalise actuellement un rapport à l’intention de la Commission. Sur la base de ce rapport et de ces différents éléments, les autorités valaisannes prendront une décision sur un éventuel tir de l'animal et sur la suite à donner à cette affaire. Alors que l’inalpe des moutons va débuter dans quelques jours, les éleveurs sont inquiets. Chef de la section faune sauvage de l'Office fédéral de l'environnement (OFEN), Reinhard Schnidrig estime que les éleveurs doivent travailler avec des chiens protecteurs de troupeaux. Mais beaucoup d’entre eux se refusent encore à s'engager sur cette voie. Rinaldo Pfammatter, éleveur amateur qui possède 45 moutons Nez-noir à Ried-Brig (VS) constate quant à lui que l'expérience des chiens de troupeaux n’est pas toujours positive: conflits quotidiens entre chiens et promeneurs, et complications pour obtenir une autorisation pour la garde d'un ou plusieurs chiens de troupeaux de 80 kilos chacun sont autant de freins à la mise en pratique de ce système de protection. De son côté, Daniel Steiner, président de l'Association haut-valaisanne des éleveurs de moutons Nez-noir, souligne que les coûts pour la sécurité des troupeaux sont trop élevés si bien qu’environ 14% d'éleveurs ont jeté l'éponge. Renato Pfammatter, le frère de Rinaldo, a repris l'exploitation agricole de son père et ses 50 vaches et craint un véritable "massacre" durant l'été. Même s’il a posé une clôture électrifiée autour du terrain de printemps où paissent actuellement ses moutons, il n’est pas tranquille car il sait que le prédateur pourrait très bien sauter l’obstacle. Reinhard Schnidrig estime de son côté que, correctement posées et électrifiées, les clôtures sont un bon moyen de protection. Il reconnaît cependant qu’elles ne sont pas bien adaptées aux alpages où les surfaces sont souvent très vastes. Dans ce cas, affirme-t-il, les meilleurs protecteurs contre les prédateurs demeurent les bergers et leurs chiens.
Auteur : ATS/AGIR
