Main Content
Au Nufenen, le projet solaire alpin de Gries (VS) est sur les rails
03.11.2025 – "Une étape importante" a été franchie pour le parc solaire alpin de plus de 54'000 m2 qui doit voir le jour au lac de Gries (VS), en aval du col du Nufenen: le projet vient de recevoir son permis de construire. Mais il doit encore être examiné par les instances fédérales.
Sur la route du col du Nufenen, quatre éoliennes et, plus bas, le barrage de Gries et son lac de retenue font déjà partie du paysage. "Il n'y a guère d'autres communes en Suisse où trois sources d'énergie se côtoient sur un espace aussi restreint", souligne Stéphane Maret. Pour le directeur général des Forces motrices valaisannes (FMV), sollicité par Keystone-ATS, cette singularité explique l'enthousiasme général suscité par le projet, piloté par l'organisation aux côtés de EnAlpin et de la commune d'Obergoms (VS).
Niché à 2500 mètres d'altitude, le parc photovoltaïque alpin, tel qu'il a été imaginé, compte 20'000 modules solaires dits "bifaciaux". Cette technologie, qui permet de capter la lumière sur les deux faces du panneau, a l'avantage d'augmenter le rendement énergétique.
Ici, l'installation doit produire 13,8 GWh par an, soit l'équivalent de la consommation électrique annuelle de plus de 3000 ménages. Près de 45% de cette énergie doit être produite en hiver, période durant laquelle l'approvisionnement électrique est plus délicat.
Le projet mise sur le fait que le photovoltaïque est plus productif en montagne qu'en plaine. Cela en raison du rayonnement solaire plus direct, de températures plus basses ou d'une pollution atmosphérique généralement moins conséquente.
Plusieurs étapes franchies
Fin 2023, la bourgeoisie et la commune d'Obergoms ont approuvé la construction du parc à une très large majorité. Stéphane Maret souligne volontiers "la grande importance" qu'il revêt pour la région. Egalement approuvé par le canton, le projet n'a ensuite reçu aucune objection pendant la période de consultation publique.
"Notre volonté de trouver des solutions intelligentes a conduit à la création proactive d'un groupe d'accompagnement", explique Stéphane Maret. "Les porteurs du projet ont en effet intégré les points de vue des associations environnementales Pro Natura Valais, Protection du paysage Suisse et WWF Suisse qui ont ainsi soutenu les démarches."
Le permis de construire a donc pu être délivré cet automne, comme l'annonçait le Walliser Bote la semaine dernière. Si cette étape est essentielle pour la réalisation de l'installation, elle doit encore être validée.
Un long processus
A l'heure actuelle, le projet est en cours d'examen par l'Inspection fédérale des installations à courant fort (ESTI). Cette dernière est l'autorité de surveillance et de contrôle qui veille à ce que les installations soient planifiées, construites et entretenues de façon sûre et écologique, détaille Stéphane Maret, qui a "bon espoir que les démarches avancent à un rythme adéquat".
Le cap sera mis sur les étapes suivantes une fois le permis de construire définitif obtenu. Il s'agira notamment de déposer la demande de subvention auprès de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN). "Il est clair qu'à l'image de l'épopée des grands barrages en Valais, qui a engendré des situations financières parfois tendues pour les partenaires de l'époque, ces importants projets d'infrastructure ne visent pas la rentabilité à court terme", soulève le directeur général de FMV.
Et d'ajouter que ces investissements sont pensés au regard de la sécurité d'approvisionnement du pays en saison hivernale et, plus largement, de la transition énergétique. A noter que la construction et l'exploitation du parc solaire doivent s'appuyer sur les infrastructures énergétiques déjà existantes.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)
