Bulletin du marché de pommes de terre bio

10.03.2017 – L’écart de prix avec les pommes de terre conventionnelles se creuse

(AGIR) - En 2016, le panier-type de pommes de terre bio (1,5 kg à chair ferme et 0,65 kg à chair farineuse) a coûté dans le commerce de détail 86 % de plus que s’il était garni de pommes de terre conventionnelles. Si l’on considère une plus longue période dès 2005, il apparait que cet écart de prix entre les panier-types bio et conventionnel n’a cessé d’augmenter jusqu’en 2014 et qu’il dépasse désormais les 80 %. La composition du panier-type considéré correspond à l’achat mensuel moyen de pommes de terre à chair ferme et à chair farineuse d’un ménage suisse avec deux enfants, informe le bulletin du marché bio de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG). Les pommes de terre bio ont atteint des prix record en 2016. L’écart de prix est essentiellement dû au coût élevé de la production biologique ainsi qu’au risque accru de pertes de récolte et de stockage, induits par le non-recours à des produits phytosanitaires issus de la chimie de synthèse ou à des produits d’inhibition de la germination. Les quantités stockées plus faibles de la récolte 2015 et les pertes de récolte dues à l’humidité du printemps 2016 se sont traduites par une hausse des prix dans le commerce de détail au deuxième semestre. La hausse s’est révélée plus forte dans le petit marché des pommes de terre bio que dans le marché des pommes de terre conventionnelles. Pendant la période considérée entre 2005 et 2016, les prix des pommes de terre issues de la production conventionnelle ont suivi une légère tendance au recul. Ainsi, le panier-type de pommes de terre conventionnelles coûtait en moyenne 3.57 francs/kg entre 2011 et 2016, soit 11 % de moins que pendant la période 2005-2010 (3.99 francs/kg). En revanche, le prix du panier-type bio n’a guère changé entre ces deux périodes (-0,6 %). Pendant la période observée, l’année 2014 a vu à la fois le plus grand écart de prix avec le bio et le prix le plus bas pour les marchandises conventionnelles. Ce phénomène illustre que l’écart de prix est déterminé avant tout par l’évolution du prix des pommes de terre conventionnelles.

Auteur : AGIR