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Espace économique européen (EEE)
29.11.2017 – Vingt-cinq ans après le non à l'EEE, la Suisse a su rebondir, selon les experts.
(ATS/AGIR) - Vingt-cinq ans après le non à l'Espace économique européen (EEE), la catastrophe économique annoncée n'est pas arrivée. "Les autorités politiques ont pu négocier deux séries d'accords bilatéraux qui ont permis à l'économie suisse de sortir de la sombre décennie des années 1990", a déclaré à l'ats Sergio Rossi, professeur d'économie à l'Université de Fribourg. Cela a évité que le refus d'adhérer à l'EEE n'isole l'économie suisse de l'Europe. L'agriculture, qui a été davantage protégée de la concurrence étrangère, et les banques sont les secteurs qui ont le plus profité du rejet de l'EEE, selon les experts. La Suisse subit toutefois toujours des inconvénients liés au non du 6 décembre 1992. "Les accords bilatéraux ne lui permettent pas d'avoir accès à la totalité du marché intérieur de l'Union européenne (UE), comme c'est le cas pour les pays membres de l'EEE", observe Sergio Rossi. Le non à l'EEE a amplifié la longue crise économique des années 90, estime de son côté Vasco Pedrina, ex-président du syndicat Unia et membre du conseil consultatif de l'AELE. Il a prolongé la survie du statut de saisonnier et d'une politique de contingentement, qui s'est faite au détriment de l'immigration de la main-d’œuvre qualifiée, en nuisant à l'économie. Les salariés en ont été les plus touchés avec une hausse du chômage et une dérégulation remettant en cause les conventions collectives et les droits sociaux, ajoute Vasco Pedrina. "Le protectionnisme est un grand danger pour la Suisse, cette dernière étant un pays d'exportation qui réalise plus de 70% de son produit intérieur brut par ce biais", déclare pour sa part Jan Atteslander, membre de la direction d'economiesuisse. Sergio Rossi nuance et estime que certaines mesures protectionnistes, comme celles visant à la protection de l'environnement, sont très utiles pour la Suisse. Par ailleurs, l'adhésion de la Suisse à l'EEE n'aurait rien changé au rôle de valeur-refuge du franc. "La force du franc suisse tient essentiellement à la faiblesse de l'euro, ainsi qu'aux tensions géopolitiques dans l'économie globale", précise Sergio Rossi. Pour rappel, l'EEE rassemble 31 Etats. Il s'agit des 28 membres de l'UE et de l'Islande, de la Norvège et du Liechtenstein. Ces trois pays font partie, avec la Suisse, de l'Association européenne de libre-échange (AELE).
Auteur : ATS/AGIR
