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Exemption du contingentement laitier
29.07.2004 – Les producteurs de lait saluent unanimement la possibilité de sortir du contingentement laitier dès 2006.
(agir) - Les producteurs de lait saluent unanimement la possibilité de sortir du contingentement laitier dès 2006. Bio Suisse aimerait que les petites organisations laitières biologiques en profitent alors que l'USP veut élever la limite du volume géré par les groupements. L'organisation faîtière des paysans bio salue la responsabilisation des partenaires du marché suisse du lait, à travers le projet d'ordonnance sur l'exemption (OECL) et la modification de l'ordonnance sur le contingentement laitiers (OCL). Mais elle estime que les deux textes mis en consultation jusqu'à samedi ne laissent pas une marge de manoeuvre suffisante aux paysans bio. Le marché du lait biologique et ses six organisations de producteurs est déjà très bien coordonné et celui du fromage estampillé "bourgeon" est en passe de l'être. Ces deux plateformes ne doivent pas être "détruites par des réglementations trop rigides", écrit Bio Suisse dans sa prise de position publiée jeudi. Bio Suisse revendique des conditions cadre qui facilitent la structuration de l'offre et sa fiabilité. Si, comme le veulent les producteurs conventionnels de lait, la limite minimale pour sortir du contingentement est fixée à 100 millions de kilos de lait, elle exclura de facto les producteurs bio, souligne la fédération. Le plus grand pool de lait biologique ne serait même pas en mesure d'atteindre ce quota, précise Bio Suisse. Cent millions de kilogrammes de lait traditionnel correspondent dans les faits à cinq à six millions de kilos de lait biologique, estime Bio Suisse.Et que les organisations producteurs-utilisateurs traitent 20 millions de kilos au minimum. Quant aux corporations, comme l'Interprofession de Gruyère, elles devraient regrouper au moins 75 % du lait destiné à la fabrication de leurs produits. La Fédération des producteurs suisses de lait (FPSL) et la plupart des fédérations laitières, relayées par l'Union suisse des paysans (USP), demandent d'élargir ces limites. En multipliant les petites unités, producteurs et transformateurs renforceraient la concurrence sur l'offre du lait ainsi que le dumping sur les prix. L'USP demande en outre d'améliorer la règlementation de l'utilisation des surplus. Il faudrait épuiser les surplus des autres organisations avant d'autoriser un groupement particulier à produire plus de lait, explique Martin Rufer, responsable des métiers du lait au sein de l'USP. L'un des buts de l'exemption anticipée du contingentement est d'agrandir le volume exporté, selon l'expert. Les producteurs suisses doivent miser sur la qualité et les produits à forte plus-value. L'Autriche qui a vu ses exportations s'envoler depuis son entrée dans l'UE, n'est pas un exemple pour la Suisse car elle a choisi un segment de prix bas, ajoute M. Rufer. Le dépôt de la demande d'exemption auprès de l'OFAG devrait intervenir au plus tard d'ici avril 2005, recommande pour sa part la Fédération des producteurs de lait neuchâtelois dans son dernier bulletin. Les décisions devraient donc être prises dans les organisations régionales entre décembre 2004 et avril 2005.
