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Génétique et paléoécologie
15.05.2017 – Une nouvelle méthode d'analyse d'ADN préhistorique, testée au Tessin, donne des indices sur l’impact de l’agriculture sur les forêts du Néolithique.
(ATS/AGIR) - Des chercheurs de l’Institut WSL et des universités de Lausanne et de Berne ont étudié l’ADN de restes de sapins pectinés dans des sédiments lacustres du Tessin. Ils y ont découvert des indices de l’impact des débuts de l’agriculture sur les forêts du Néolithique. Il y a environ 7500 à 5000 ans, la population humaine de l'époque a brûlé des forêts pour étendre champs et pâturages et faisait paître le bétail domestique dans les sous-bois. C'est ainsi que les peuplements de sapins pectinés thermophiles du Tessin ont globalement disparu au cours de la seconde moitié de l'Holocène. Le nouveau procédé d’analyse utilisé par les chercheurs permet d'isoler de l'ADN de matériel subfossile - incomplètement fossilisé - provenant de la faune et de la flore préhistorique, explique Nadir Alvarez, professeur au Département d'écologie et évolution à l'Université de Lausanne de l'Institut fédéral de recherche sur l'eau, la forêt et le paysage (WSL). Avec Christoph Sperisen, généticien des populations au WSL, Willy Tinner, professeur de paléoécologie à l'Université de Berne, et Sarah Schmid, biologiste à l'Université de Lausanne, le scientifique a développé une nouvelle méthode d’analyse, moins chère , décrite dans la revue Methods in Ecology and Evolution. La diversité génétique joue un rôle fondamental dans l'aptitude d'une population à affronter les changements environnementaux, par exemple s'adapter à un climat plus sec. Comprendre la trajectoire génétique des espèces lors des interventions humaines donne des indications sur leurs possibilités de réactions aux changements climatiques. Ces connaissances sont donc importantes pour les acteurs et décideurs des domaines de la biodiversité, foresterie, agriculture et de la protection de la nature, conclut le Pr Alvarez.
Auteur : ATS/AGIR
