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Greenpeace Suisse exige que la PA22+ réoriente la politique agricole suisse
28.11.2018 – Une production équitable, écologique et respectueuse des animaux (PERA) pour tous, voilà ce que demande ardemment l’organisation écologiste internationale qui présente une étude à ce sujet.
(AGIR) - «L'image de l'agriculture suisse proche de la nature n'est plus qu'une caricature, un mythe. Des méthodes de production maximalistes repoussent la nature, menacent les sols, polluent l'air et les cours d'eau. La majorité des animaux de rente vivote lamentablement. De nombreuses familles paysannes joignent à peine les deux bouts. Il faut retourner ce développement malsain», résume Greenpeace Suisse.
Face à ce constat, l’organisation internationale explique, dans un communiqué de presse publié aujourd’hui, qu’elle a demandé à un groupe de scientifiques spécialisés en agriculture de la Haute école zurichoise en sciences appliquées Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften (ZHAW) de mesurer les conséquences qu'aurait, d'ici 2050, une reconversion complète à une production écologique et respectueuse des animaux (PERA), qui va au-delà du bio. Cette étude, menée en collaboration avec des spécialistes d'Agroscope, de l'Institut de recherche en agriculture biologique (Irab/Fibl) et d'autres institutions, présente six grandes lignes directrices.
Premièrement, les champs serviraient directement à produire de la nourriture (céréales, légumes et légumineuses) pour les humains tandis que les pâturages et prairies seraient réservés aux ruminants. Le nombre de porcs et de volailles détenus devrait, pour sa part, correspondre au volume des restes de la production alimentaire. Il n'y aurait plus d'importation de fourrages.
Deuxièmement, tous les animaux de rente auraient accès à un pâturage. A la place des races hybrides favorisées pour leurs performances maximales, des bêtes, à double fin, seraient sélectionnées pour leur robustesse. Les veaux grandiraient en association familiale avec leurs mères. L'agriculture suisse, renoncerait de ce fait à l'élevage intensif et l'utilisation d'antibiotiques deviendrait exceptionnelle. L'arrêt de l'élevage intensif ferait que 95% moins d'animaux seraient abattus chaque année. La quantité de viande diminuerait de 65%, précise l’étude.
Troisièmement, au lieu d’être intensives, les cultures seraient adaptées à leur emplacement. Les cultures trop intensives pratiquées en Suisse seraient, pour leur part, réduites à long terme à un niveau durable et seraient plus diversifiées. Une pratique qui permettrait de renoncer à 50'000 tonnes d'engrais artificiels et à une grande partie des pesticides. Les terres agricoles deviendraient ainsi plus colorées et plus riches en espèces.
La PERA propose, quatrièmement, de lutter contre l'érosion de la biodiversité en Suisse en renonçant à utiliser le dernier mètre carré de terres agricoles, ce qui permettrait de rendre 400'000 hectares à la nature.
Cette reconversion des pratiques agricoles permettrait en outre aux paysannes et paysans suisses de cultiver des produits avec une vraie valeur ajoutée et par conséquent, de bénéficier de prix du marché équitables pour eux, estime Greenpeace au cinquième point de sa démonstration.
Dernier thème abordé par l’étude, la protection du climat. Alors que l'agriculture émet 13% des gaz à effet de serre de la Suisse, la PERA permettrait de réduire ces émissions de 30% à 50%, précise le communiqué.
Téléchargement de l'étude : https://www.greenpeace.ch/fr/act/vision-agriculture/
Auteur : AGIR
