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Industrialisation mondiale du poisson
16.01.2017 – La raréfaction du poisson sauvage conduit à une concentration des grandes multinationales de la pêche.
(ATS/AGIR) - Sauvage ou d'élevage, le poisson se mondialise comme jamais sous l'effet d'une concentration inédite de l'industrie de la pêche et d'une explosion de l'aquaculture. L'œuf vient de Norvège, le saumon a grandi en Ecosse, il sera fumé en Pologne ou tranché en Chine. Premier exportateur de produits de la pêche et premier producteur de poisson d'élevage du monde, la Chine est aussi un importateur majeur, informe l’AFP. En Grande-Bretagne, Don Staniford, directeur de l'Alliance globale contre l'aquaculture industrielle ne décolère pas contre cette taylorisation planétaire, une "folie", selon lui. "Les élevages écossais importent leurs œufs de Norvège, la nourriture pour les saumons vient du Chili, le saumon est fumé en Pologne, car c'est moins cher" dit-il, interrogé par téléphone depuis Paris. L'OCDE et la Banque Mondiale prévoient que d'ici 2030, les deux tiers des produits de la mer dans nos assiettes viendront de fermes aquacoles, lesquelles "développent leurs capacités de production à plein régime", selon l'OCDE. Au niveau emploi, la pêche et l'aquaculture sont une source de revenus et de moyens d'existence pour 56,6 millions de personnes sur la planète bleue. Mais la part des personnes employées dans la pêche de capture a diminué, tombant de 83% en 1990 à 67% en 2014, tandis que celle des personnes employées dans l'aquaculture augmentait d'autant, passant de 17 à 33%. Pour les professionnels comme pour les défenseurs de l'environnement, la surpêche industrielle est l'un des moteurs principaux du phénomène.
Auteur : ATS/AGIR
