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La diversité des oiseaux insectivores en ville peut être favorisée
02.10.2025 – En Suisse, les oiseaux insectivores peuvent contribuer à lutter contre la prolifération de ravageurs exotiques dans les arbres. Mais leur action devient beaucoup plus efficace lorsque les arbres ne sont pas isolés et que la canopée est suffisante et contient des essences indigènes, indique jeudi l'Institut fédéral de la recherche sur la forêt, la neige et le paysage (WSL).
Selon une étude menée par le scientifique Marco Basile à Bâle, Lugano et Zurich, le nombre d'oiseaux insectivores est nettement plus élevé lorsque les cimes des arbres couvrent au moins 30% de la surface. Le chercheur a aussi relevé que les oiseaux chassent davantage d'insectes sur des essences d'arbres indigènes. Pour le WSL, les villes devraient penser l'aménagement de leurs espaces verts avec ces constats à l'esprit.
Le milieu urbain constitue en effet bien souvent la porte d'entrée des insectes exotiques ravageurs en Suisse. On y échange de nombreuses marchandises et les contacts de gens venant d'horizons différents y sont plus fréquents. Les insectes ravageurs, une fois en ville, peuvent ensuite se propager aux milieux naturels.
Pourtant, dans les cités suisses, seuls les quartiers résidentiels avec de grands jardins atteignent le seuil de 30% de couverture arborée. "Nos résultats montrent que la lutte biologique contre les ravageurs serait également favorisée si cette valeur était atteinte à grande échelle", explique Marco Basile dans un communiqué.
Multiples avantages
Pour le chercheur, le simple fait de planter des arbustes autour d'arbres isolés dans les allées serait déjà très bénéfique. Le seuil de 30% de canopée n'a pas uniquement un impact sur la diversité des oiseaux insectivores. Il augmente aussi le bien-être des habitants en milieu urbain et constitue une protection contre la chaleur.
Marco Basile a mené ses travaux à Zurich, Bâle et Lugano dans trois types lieux. Il a placé des chenilles en pâte à modeler dans des arbres situés dans des parcs urbains et des cimetières, dans des arbres de zones résidentielles et enfin dans des arbres plantés dans les centres de ces trois villes.
Au bout de dix jours, le chercheur a récupéré les chenilles factices et a étudié quels prédateurs avaient tenté de les manger grâce aux traces laissées sur la pâte à modeler par les becs d'oiseaux, les dents de rongeurs et les mandibules d'insectes. Ce moyen est couramment utilisé par les ornithologues.
En parallèle, le chercheur a aussi examiné les feuilles de châtaigniers pour voir quels arbres avaient subis les assauts de la teigne du marronnier. Il s'agit d'un petit papillon originaire des Balkans qui se nourrit des feuilles du marronnier et dont la chenille est un plat de prédilection des mésanges.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)
