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La spiruline: un aliment d’avenir
29.04.2016 – Une algue qui a de l’avenir aussi bien dans nos assiettes que pour lutter contre la malnutrition…
(ATS/AGIR) - La spiruline est cyanobactérie. Autrefois appelée "algue bleue", elle existe depuis 3,5 milliards d'années. Mais ce n'est que dans les années 1960 qu'un botaniste, Jean Léonard, l'a redécouverte. Il ne comprenait pas pourquoi une tribu du lac Tchad était mieux portante que d'autres. Et c'est là qu'il a découvert que ses membres mangeaient de la spiruline, rappelle Emilie Rousselou, porte-parole de la filière en France. Dès 1974, l'ONU la désigne comme "aliment d'avenir". Car elle est un concentré de protéines (65%), de fer, de bêta-carotène et de vitamines (B12, B, E, K). "Un super aliment", selon le Dr Jean Dupire, un de ses propagandistes, mais dont les bienfaits sur la santé ne sont pas établis scientifiquement. La spiruline pousse naturellement dans des lacs légèrement salés des pays tropicaux. Il est donc facilement possible de reproduire son milieu naturel en bassin, pourvu qu'il y ait suffisamment de chaleur et de lumière. C'est ainsi qu'une centaine de producteurs s'y sont mis en France. Ils produisent 20 tonnes par an, soit à peine de quoi assouvir 15% de la consommation française. Le reste de la spiruline consommée dans l'Hexagone vient essentiellement de Chine, où elle est produite de façon industrielle. En France, les spiruliniers revendiquent une approche paysanne, à petite échelle, avec un séchage doux de l'"algue" qui préserve au maximum ses spécificités. Un modèle unique qui intéresse les pays en développement où cette cyanobactérie apparaît comme une arme de lutte contre la malnutrition chronique. Ainsi, de petites associations, comme les Suisses d'Antenna Technologies, à Genève, se sont adossées au savoir-faire technique de la filière française pour créer des fermes en Afrique et en Asie. Mais le développement d'une production à grande échelle bute sur deux points. D'abord sur l'acceptabilité de la spiruline dans les assiettes. Car cette bactérie, d'un vert profond, qui croque sous la dent, ne plaît pas à tout le monde, notamment en raison de son odeur. Ensuite, parce que l’algue n'a jamais été soutenue par les grandes ONG qui lui préfèrent le Plumpy'Nut, pâte énergétique prête à l'emploi à base d'arachide. Pour surmonter ces blocages, de nombreuses entreprises planchent sur la création de produits agroalimentaires dans lesquels la spiruline se fondrait.
Auteur : ATS/AGIR
