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Libre-échange
27.07.2015 – Dernière ligne droite pour l'accord commercial Asie-Pacifique
(ATS/AGIR) - Les Etats-Unis, le Japon et dix autres pays de la région Pacifique se retrouvent cette semaine à Hawaï pour mettre la dernière main à un vaste accord de libre-échange. Mais les bienfaits économiques de ce texte font débat. Comme son cousin européen baptisé TTIP et lui aussi hautement controversé, le "Trans-Pacific Partnership" ou TPP est souvent accusé de se négocier dans l'opacité. Avec l'objectif inavoué de favoriser les multinationales. Les douze pays qui se retrouvent à partir de mardi dans l'île américaine au milieu du Pacifique assurent au contraire que cet accord dopera la croissance dans la région et imposera au géant chinois, qui ne fait pas partie des discussions, d'ouvrir davantage son économie. "Si nous n'écrivons pas les règles du commerce mondial, devinez quoi? La Chine le fera. Et ils le feront de façon à avantager les entreprises et travailleurs chinois", avait déclaré en mai le président américain Barack Obama, ardent promoteur de ce traité. Les Etats-Unis ont mis tout leur poids dans la balance pour faire avancer les négociations. Ces dernières visent à alléger les barrières douanières et réglementaires afin d'accélérer les échanges. Pour les autres pays TPP, situés sur le continent américain (Pérou, Chili, Canada, Mexique), en Asie (Brunei, Japon, Malaisie, Singapour, Vietnam) ou en Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande), les enjeux sont également de taille. Troisième économie mondiale, le Japon espère ainsi que cet accord l'aidera à faire passer des réformes intérieures impopulaires pour libéraliser le secteur agricole. Le Vietnam espère, lui, conquérir de nouveaux marchés qui lui sont aujourd'hui fermés. "Ce sont les négociations commerciales les plus importantes que nous avons eues en vingt ans", a expliqué Peter Petri, auteur d'une étude sur le TPP pour le centre de réflexion washingtonien Peterson Institute. "Il y aura d'importants bénéfices indirects sur la manière dont les règles commerciales à travers le monde seront rebâties", a-t-il ajouté. Ce sont précisément les craintes soulevées par la société civile qui redoute que ce Traité Trans-Pacifique n'aboutisse à une déréglementation générale au détriment des droits environnementaux et sociaux. "Il est évident que le TPP ne créera pas d'emplois, pas plus qu'il ne protégera l'environnement ou garantira la bonne qualité des importations", indique ainsi un des principaux syndicats américains, l'AFL-CIO. Il redoute que les multinationales en soient les "principaux bénéficiaires".
Auteur : ATS/AGIR
