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Libre-échange: TTIP
02.05.2016 – Les paysans suisses sont inquiets pour le secteur.
(ATS/AGIR) - Le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) inquiète Greenpeace qui a dévoilé aujourd’hui 248 pages de documents confidentiels du projet d'accord de libre-échange. L’ONG a annoncé que ces pages "confirment les menaces sur la santé, l'environnement et le climat". Même inquiétude en Suisse: un tiers des exploitations agricoles pourrait disparaître en cas d'ouverture totale du secteur agricole. "Nous ne sommes pas opposés par principe à un accord de libre-échange", a déclaré à l'ats Francis Egger, membre de la direction de l'Union suisse des paysans (USP). Le traité avec la Chine a pu se conclure par exemple sans préjudice notable pour l'agriculture suisse. Il ne faut pas oublier que la Suisse est un pays importateur de denrées agricoles. Si le traité TTIP (ou Tafta) vise par exemple à remplacer des produits qui viennent d'Irlande à d'autres qui viennent des Etats-Unis, on n’y est pas opposé. Mais s'il s'agit d'une ouverture totale, sans contingents et droits de douane, les paysans suisses ne pourront pas s'aligner en termes de prix, ajoute Francis Egger. Dans ce cas-là, un tiers des exploitations agricoles pourrait disparaître, passant de 54'000 à 40'000. Avec cet accord, l'USP estime que le fait que les Américains ne veulent pas reconnaître les labels AOP ou IGP posent aussi problème. De plus, la mise sur le marché de produits agricoles avec des OGM est contraire aux souhaits des consommateurs suisses, précise Francis Egger. Les négociateurs américains et européens ont estimé vendredi, en bouclant le 13e cycle de discussions qu'un "important travail" et des "concessions" étaient nécessaires pour boucler les discussions sur le TTIP en 2016, comme le souhaite le président Barack Obama. Pour sa part, Francis Egger a entendu du côté de Bruxelles que rien ne sera conclu avant le vote sur le Brexit en Grande-Bretagne, soit le 23 juin.
Auteur : ATS/AGIR
