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Obésité, sous-alimentation et changement climatique ou les trois facettes d'une même menace pour l'humanité, selon un rapport
28.01.2019 – Des spécialistes, réunis en collectif par The Lancet pointent du doigt les multinationales de l'alimentation et appellent à les encadrer comme l'ont été celles du tabac.
(ATS/AGIR) - Selon le rapport, le système de production alimentaire - basé sur des "multinationales de la nourriture et de la boisson focalisées sur les profits" -, sur les politiques agricoles, sur les modes de transport et l'urbanisation sont les différents maillons d'une même chaîne, qui étrangle l'humanité et la planète.
La prestigieuse revue médicale britannique a publié aujourd’hui le rapport des experts, venus de l'université d'Auckland (Nouvelle-Zélande), de l'université George Washington (Etats-Unis) et de l'ONG World Obesity Federation. Ce document, au ton engagé, est la suite d'une première étude consacrée au lien entre alimentation et environnement, parue le 17 janvier dans The Lancet. Elle préconisait de diviser par deux la consommation mondiale de viande rouge et de sucre et de doubler celle de fruits, légumes et noix. (Lire notre news à ce sujet: https://www.agirinfo.com/actualites/agrinews/detail/ttnews/comment-nourrir-sainement-10-milliards-dhumains-dici-2050-tout-en-preservant-la-planete/ ).
Issus des travaux de 43 experts de 14 pays, le nouveau rapport enfonce le clou: "Ces vingt dernières années, obésité, dénutrition et changement climatique ont été considérés séparément et la lenteur des réponses politiques est inacceptable". Pourtant, "Ces trois phénomènes interagissent. Le système alimentaire est non seulement responsable des pandémies d'obésité et de dénutrition, mais génère aussi 25 à 30% des émissions de gaz à effet de serre", assurent les spécialistes, qui pointent en particulier "l'élevage de bétail".
Autre interaction: "Nos systèmes de transport dominés par la voiture favorisent un mode de vie sédentaire tout en générant de 14 à 25% des émissions de gaz à effet de serre". Selon l'OMS, 1,9 milliard d'adultes dans le monde sont en surpoids, dont 650 millions sont obèses, ce qui est un facteur de risque pour le diabète, les maladies cardio-vasculaires et le cancer.
Ces trois maux, estiment les experts, "ont des moteurs communs", soit "de puissants intérêts commerciaux, une réponse politique insuffisante et un manque de mobilisation de la société civile". Par conséquent, les solutions doivent, elles aussi, être communes, concluent les spécialistes.
Auteur : ATS/AGIR
