Pesticides dans les cultures

05.07.2016 – Les paysans devraient en utiliser la moitié moins.

(ATS/AGIR) - L'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) a lancé aujourd’hui un plan d'action proposant 50 mesures pour réduire de 50% l'utilisation des produits phytosanitaires d'ici 10 ans dans les cultures. Le but est "ambitieux", selon l'OFAG qui estime que ce plan d'action représente "une chance pour l'agriculture": il rend visible les efforts pour produire des fruits, légumes et céréales dans le respect de l'environnement et de la santé. Parmi les mesures proposées figurent l'utilisation de machines pour arracher les mauvaises herbes, des prescriptions plus sévères pour réduire l'écoulement des pesticides et herbicides dans les rivières, des formations ou encore de techniques alternatives à travers les paiements directs. Des dispositions déjà appliquées, comme la sélection de variétés de plantes résistantes aux maladies, en font également partie. Un rapport intermédiaire devrait être rédigé dans 5 ans afin de voir les progrès accomplis et déterminer si des adaptations sont nécessaires. Le plan d'action a été préparé en collaboration avec l'Office fédéral de l'environnement, celui de la sécurité alimentaire, le Secrétariat à l'économie, l'institut Agroscope et les milieux directement concernés. L'Union suisse des paysans (USP) a indiqué soutenir ce plan d'action. L'important est que les mesures reposent sur des bases scientifiques, note l'USP, et que soit également prise en compte l'utilisation des produits phytosanitaires en dehors de l'agriculture. "Mieux vaut tard que jamais", écrivent les organisations écologistes dans un communiqué. Selon elles, avec ce plan d'action, la Suisse a cinq ans de retard sur ses voisins. Greenpeace, Pro Natura, BirdLife Suisse, l'ATE et le WWF demandent par conséquent des objectifs ambitieux. Bio Suisse pour sa part évoque "une tentative maladroite". L'organisation faîtière des paysans bio "doute que les problèmes puissent être résolus à long terme avec ce genre de petits pas" et exige "un réel changement de paradigme". La Fédération suisse de pêche a également demandé récemment une réduction de l'utilisation de pesticides de 50% à court terme et de 80% sur le long terme. Les milieux concernés ont jusqu'au 28 octobre pour donner leur avis.

Auteur : ATS/AGIR