Population paysanne globalement plus satisfaite en 2025

17.11.2025 – Les mauvaises conditions ont marqué l'année 2024, notamment dans la production de légumes et la viticulture. La population paysanne se montre pourtant plus positive qu'il y a quatre ans, selon une enquête fédérale. La concentration des exploitations, elle, se poursuit.

Contrairement à 2025, l'été 2024 pluvieux ainsi que les dégâts dus au gel et au mildiou ont entraîné de faibles rendements dans la production de légumes et dans la viticulture, constate le nouveau rapport agricole de la Confédération.

Pour le vin, il s'agit même d'une année historiquement mauvaise, la 2e moins bonne sur les vingt dernières années, a relevé lundi le directeur l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) Christian Hofer lors d'une conférence de presse à Berne.

Outre la mauvaise météo, la forte baisse de la consommation de vin, notamment suisse, joue un rôle. Les vins suisses atteignent désormais 35,5% de parts de marché, ce qui représente un défi pour la branche.

La concentration se poursuit

Les changements structurels se poursuivent au sein de l'agriculture suisse, avec une concentration des exploitations. Ainsi, le nombre total d'entreprises a diminué de 1,3%, pour s'établir à 47'075. Le nombre des grandes fermes de plus de 50 hectares a dans le même temps augmenté d'environ 3%.

Autre tendance qui se confirme, un nombre croissant d'exploitations de toutes tailles sont dirigées par des femmes. Actuellement, cette part se monte à 7,7%. Cette évolution se reflète aussi dans les emplois à plein temps, en hausse chez les femmes et en baisse chez les hommes, note l'OFAG.

Production de lait stable

La concentration se poursuit aussi dans les fermes de vaches laitières. L'année dernière, le nombre d'exploitations laitières a diminué de 2,5% pour atteindre environ 16'650. Au cours des 25 dernières années, elles ont diminué de moitié environ.

Au total, près de 3,7 millions de tonnes de lait ont été produites en 2024, soit à peu près autant que les années précédentes, malgré le recul du nombre de vaches laitières. Cette branche essentielle du secteur agricole suisse représente environ un quart de la production en valeur.

L'année dernière, les producteurs ont reçu moins d'argent pour leur lait que l'année précédente. Seul le lait bio a bénéficié d'un prix à la production plus élevé. Les consommateurs et consommatrices ont néanmoins dû payer plus cher plusieurs produits laitiers dans les magasins.

Améliorations

La situation a été particulièrement tendue en 2024 dans le monde agricole, qui s'est mobilisé à travers toute l'Europe et la Suisse. La question des revenus des familles paysannes, jugés trop faibles par rapport aux heures de travail, revient régulièrement sur la table.

Toutefois, les paysans et les paysannes estiment leur qualité de vie globale plus positive qu'il y a quatre ans, indique aussi l'OFAG dans son rapport en se basant sur une enquête périodique réalisée au printemps 2025. La situation est ainsi jugée nettement moins négative qu'en 2021 en ce qui concerne le nombre d'heures de travail, même si 19% les voient toujours trop élevées.

Seuls 15% des paysans et des paysannes interrogés se plaignent encore d'un manque de considération pour leur profession, soit moitié moins qu'en 2021.

Moins de paperasse

Les familles paysannes restent toutefois critiques à l'égard du nombre de prescriptions et de l'évolution constante de la politique agricole. A ce sujet, l'OFAG estime être sur la bonne voie.

Christian Hofer a cité les simplifications administratives, accueillies positivement par la branche, et qui étaient une des revendications principales des paysans. A l'avenir, la fréquence des contrôles doit s'établir à un par année et par exploitation au maximum. Le conseiller fédéral Guy Parmelin a signé en août un plan d'action en ce sens.

A noter aussi que la population paysanne de Suisse alémanique a une appréciation nettement plus positive de sa qualité de vie que celles de Suisse romande et du Tessin, selon l'enquête, qui n'explique pas cette différence.

2,8 milliards de paiements directs

En 2024, la Confédération a déboursé 3,67 milliards de francs pour l'agriculture, soit 4,4% de ses dépenses totales, au même niveau que l'année précédente. Les paiements directs, qui s'élèvent à 2,8 milliards de francs, en représentent quelque 80%.

Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)