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Produits suisses sur les étals russes
04.08.2015 – La chute du rouble et la cherté du franc ont déjà mis un terme à l'aventure.
(ATS/AGIR) - Il y a un an, lorsque la Russie a interdit suite à la crise en Ukraine l'importation de viande, de produits laitiers, de légumes et de fruits provenant de l'UE, des Etats-Unis, du Canada et d'Australie, la Suisse, épargnée par cette interdiction, a pu exporter 1722 tonnes de viande entre juillet 2014 et juillet 2015. Soit 10 fois plus que l'année d'avant à la même période, selon les chiffres de l'Administration fédérale des douanes (AFD). La tendance est la même pour les fruits, légumes et produits laitiers, avec quatre fois plus d'exportations vers la Russie pendant le deuxième semestre 2014. Dès décembre dernier, l'envol des exportations est plombé par la chute du rouble, puis par le renforcement du franc un mois plus tard. Les produits suisses deviennent très chers pour les importateurs russes, expliquent à l'ats Ruedi Hadorn, directeur de l'union professionnelle suisse de la viande (UPSV), et Marc Wermelinger, directeur de l'association suisse du commerce fruits, légumes et pommes de terre (Swisscofel). Par ailleurs, en mai 2015, les autorités russes découvrent que des tonnes de viande sont entrées dans le pays, dotées d'un faux label suisse, pour contourner les sanctions européennes, avec pour effet de stopper pratiquement les importations tant de viande que de fruits et légumes suisses. Les deux directeurs admettent alors que les exportations vers la Russie ont davantage été un essai plutôt qu'un projet sur le long terme. La quantité exportée de viande en Russie n'a atteint que 0,2% de la consommation totale. Les chiffres sont similaires pour les fruits et légumes. La Suisse ne produit pas assez pour jouer un rôle important en Russie, remarque Christine Badertscher, collaboratrice au sein de l'Union suisse des paysans. Et au vu de la situation géopolitique, il s'agissait aussi de ne pas froisser les deux partenaires commerciaux les plus importants de la Suisse: l'Union européenne et les Etats-Unis. C'est pourquoi "l'UPSV n'a pas soutenu activement ces exportations en Russie", admet Ruedi Hadorn.
Auteur : ATS/AGIR
