Profession fondeur de cloches

03.01.2017 – La fonderie Blondeau à La Chaux-de-Fonds travaille de moins en moins pour les paysans mais signe les cloches des JO.

(ATS/AGIR) - La fonderie Blondeau à La Chaux-de-Fonds est l'une des plus petites de Suisse. Elle est dirigée par Serge Huguenin. Ce dernier, beau-fils de l'ancien propriétaire Raymond Blondeau, est désormais l'unique employé de l’entreprise. Mais il a transmis sa passion à son fils Aloïs qui apprend petit à petit et à temps perdu le savoir-faire. "Il y a 30 ans, on coulait 17 tonnes par an et on était huit personnes", précise Serge Huguenin. Aujourd’hui, il ne coule plus que 500 kilos, soit environ 250 cloches par année. Le recul des activités de la fonderie est directement lié à la baisse continue du nombre de paysans en Suisse et à la diminution de leurs revenus. "La plupart n'ont plus les moyens d'acheter une cloche pour chaque vache", note le fondeur. L’artisan spécialisé connaît tout du processus de fabrication, une technique ancestrale qui date d'il y a 5000 ans et son entreprise est devenue notamment le fournisseur de cloches pour la société de chronométrage sportif Swiss Timing lors des Jeux olympiques par exemple. L'entreprise a également réalisé six cloches pour Tissot pour le dernier Tour de France et le passage sur les Champs-Elysées, ainsi que celles pour les Jeux mondiaux de la jeunesse et les Universiades. En Suisse, il y a six autres fonderies, dont quatre autres en Suisse romande. "Les Fribourgeois et les Valaisans sont plus attachés au folklore, aux fêtes de lutte ou aux combats de reines que les Neuchâtelois", remarque Serge Huguenin qui déplore toutefois que l'intérêt pour les cloches décroisse dans la population et chez les jeunes en particulier. Le tourisme, pourrait cependant être un créneau d'avenir. Actuellement, les magasins de souvenirs regorgent de cloches avec logo "Switzerland" réalisées en Autriche, en Chine ou en France. Avec la nouvelle loi sur le swiss made qui est entrée en vigueur début 2017, pour mettre un tel logo, le produit devra en effet être fabriqué en Suisse.

Auteur : ATS/AGIR