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Progression du bio au Brésil
03.06.2015 – Le bio brésilien doit cependant encore relever d'immenses défis.
(ATS/AGIR) - Le Brésil, cinquième puissance agricole de la planète mais premier consommateur de pesticides, voit l'agriculture biologique se développer à grande vitesse. Le nombre d'exploitations enregistrées auprès du ministère de l'agriculture a doublé entre 2012 et 2015, pour dépasser les 10'000. "Si l'on compare avec le soja ou la canne à sucre cela reste insignifiant, moins de 1% de la production. Mais la croissance est impressionnante. Certains supermarchés ont acheté 40% de bio de plus en un an", expose Ming Liu, porte- parole d'Organics Brasil, l'organe chargé de promouvoir le bio brésilien à l'étranger. Des céréales aux produits laitiers en passant par l'élevage biologique, les filières sont en effervescence. En 2012, le marché du bio brésilien a facturé 1,5 milliard de réals (446 millions de francs) de ventes, dont un tiers à l'exportation, d'après l'institut pour la promotion du développement. Parmi les marchandises exportées figurent plus de 300 conteneurs mensuels du sucrier Native mais aussi des citrons, du jus d'orange ou du cacao exempts de produits chimiques. Le plan national d'agro-écologie de 2013 prévoit 8,8 milliards de réals sur 3 ans sous forme de prêts, de recherche, de formation professionnelle ou encore d'intrants biologiques. "Le bio répond à deux questions: d'une part, notre agriculture, très puissante, doit mieux respecter l'environnement, d'autre part, le Brésil importe 70% de ses fertilisants alors qu'il a un énorme potentiel dans les intrants naturels", résume Rogerio Dias, coordinateur de l'agro-écologie au ministère de l'agriculture. Mais le bio brésilien doit encore relever d'immenses défis. La certification nationale n'est entrée en vigueur qu'en 2011 et se double d'une myriade de certificateurs régionaux. "Nous sommes très en retard. Cinq ministères au moins sont impliqués dans ce secteur, cela complique toute l'articulation", reconnaît Ming Liu. Du côté des producteurs, il faut vaincre des réticences culturelles. Les éleveurs, eux, peinent à trouver des aliments biologiques pour leurs bêtes, d'autant que le soja brésilien est OGM à 93% et le maïs à 82%, d'après le cabinet Celeres. Enfin, même si l'éducation nationale favorise les aliments biologiques dans les écoles publiques, la consommation de ces produits reste globalement cantonnée aux beaux quartiers de Rio de Janeiro ou São Paulo.
Auteur : ATS/AGIR
