Régulation des meutes de loups

30.11.2016 – La révision de la loi sur la chasse va trop loin pour les défenseurs de la nature et constitue, au contraire, un premier pas dans la bonne direction pour d'autres…

(ATS/AGIR) - Après dix ans d'efforts pour réduire les problèmes induits par le canidé sur l'agriculture, la chasse ou les loisirs, le "Concept Loup" a été suspendu à l'automne 2014 et les conditions pour tirer le loup ont été durcies l'an dernier. Mais le Parlement ne veut pas en rester là. Suivant la motion de Stefan Engler (GR), le projet de loi introduit la possibilité de réguler des populations d'espèces protégées comme le loup pour permettre une cohabitation moins conflictuelle avec la population. Aujourd'hui, seules des bêtes isolées peuvent être tirées. Les cantons seront totalement compétents pour intervenir, après avoir consulté l'Office fédéral de l'environnement. Dans leur réponse à la consultation échue aujourd’hui, les organisations environnementales, Pro Natura, BirdLife ou encore le WWF rejettent catégoriquement la révision en l'état, estimant que "de tels régimes d'abattage ne sont pas justifiables scientifiquement et ne permettent pas d'atteindre les buts visés". La Société forestière suisse rejette elle aussi la révision. Selon elle, l'élimination facilitée des prédateurs sera suivie d'une prolifération du gibier friand de jeunes pousses d'arbres, avec pour conséquence le déséquilibrera à terme de la régénération de la forêt. Dans le camp des tenants d'une réglementation plus stricte, on se félicite en revanche des nouvelles dispositions. Mais plusieurs trouvent le projet encore inabouti. L'organisation ChasseSuisse ne comprend par exemple pas pourquoi le lynx et le castor font l'objet d'un traitement différent de celui du loup. Elle demande que ces animaux puissent tout autant être régulés au niveau de la loi et pas seulement dans une ordonnance. De son côté, l'Union suisse des paysans (USP) aimerait même y ajouter d'autres espèces comme les oies sauvages et le cygne tuberculé.

Auteur : ATS/AGIR