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Ressources alimentaires: la pêche dans le monde
20.01.2016 – Les volumes de poissons pêchés dans le monde sont largement sous-estimés, selon une récente étude canadienne.
(ATS/AGIR) – Le déclin des stocks de poissons dans le monde est plus rapide que prévu, selon une étude publiée mardi. "C'est comme si le monde effectuait des retraits à un grand distributeur de poissons, sans savoir ce qui a été déjà retiré, ni ce qu'il reste", résume Daniel Pauly, chercheur à l'Université de British Columbia (Canada) qui a codirigé avec Dirk Zeller l'étude parue dans Nature Communications. Selon les scientifiques, les prises annuelles de poissons ont atteint 109 millions de tonnes en 2010, alors que l'estimation de la FAO est de 77 millions de tonnes, soit un écart de l'ordre de 30%. Pour les spécialistes, cet écart est dû au fait que les statistiques nationales des pays n'incluent pas la pêche artisanale, de subsistance ou illégale, pas plus que les rejets de poissons accidentellement pêchés, explication confirmée mardi par la FAO. Ainsi, selon les nouvelles estimations, en 2010, la pêche industrielle a représenté 73 millions de tonnes de poissons, la pêche artisanale 22 millions de tonnes, celle de subsistance 4 millions et les rejets de poissons quelque 10 millions de tonnes. "Le déclin global est dû à la surpêche" qui affaiblit les populations de poissons qui n'ont pas le temps de se reconstituer dans certaines régions du monde, a expliqué Daniel Pauly. D'où une inquiétude pour la disponibilité future des stocks de poissons qui, selon la FAO, constitue une source significative de protéines (15%) pour quelque 3 milliards de personnes. Mais, selon eux, tout n'est pas perdu: la reconstitution de certains stocks dans des pêcheries australiennes et américaines prouve qu'il est possible d'agir en mettant en place des politiques de pêches durables.
Auteur : ATS/AGIR
