Union européenne et dossier du glyphosate

31.05.2017 – Une étude scientifique relance les débats au sein de l’Union européenne.

(ATS/AGIR) - Dans une lettre ouverte datée de dimanche au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker dont l'AFP a eu copie, le Dr Christopher Portier renouvelle ses inquiétudes sur le caractère cancérogène du glyphosate, informe l’ats. Alors que l'utilisation de cette substance herbicide est en discussion dans l'Union européenne (UE), cet avis remet en question les études sur lesquelles s'appuie la Commission européenne pour proposer le renouvellement de sa licence. Selon le Dr Portier, une partie des données scientifiques sur lesquelles l'Echa (Agence européenne des produits chimiques) et l'Efsa (Agence européenne de sécurité des aliments) se basent pour conclure au caractère non cancérogène du glyphosate serait fournies par l'industrie phytosanitaire, qui fabrique les pesticides, explique l’ats. "Nous avons bien reçu la lettre, et nous allons demander aux deux agences, d'y répondre, car ce sont les organes scientifiques" chargés du dossier, a réagi la Commission via une porte-parole, Anca Paduraru. A la suite du feu vert des deux agences, rappelle l’ats, la Commission européenne a relancé la procédure pour renouveler, pour 10 ans, l'autorisation du glyphosate, qui se retrouve dans les pesticides les plus utilisés dans le monde comme le Round Up de Monsanto mais la Commission n'avait pas réussi à convaincre les Etats membres de renouveler la licence qui arrivait à expiration à l'été 2016. Bruxelles avait alors décidé de la prolonger de 18 mois, dans l'attente d'un rapport de l'Echa, publié à la mi-mars. La décision portant sur la licence du glyphosate se prend au sein d'un comité technique regroupant des représentants des Etats membres. Il est nécessaire qu'une majorité qualifiée s'y dessine pour ou contre, afin d'entériner la décision qui, sinon, revient à la Commission européenne en dernier ressort. "Les discussions vont recommencer avec les Etats membres", a confirmé Anca Paduraru mardi.

Auteur : ATS/AGIR