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Utilisation des pesticides
19.10.2016 – Le plan d’action fédéral pour réduire les pesticides est jugé trop flou.
(AGIR) - Préparé en collaboration avec l'Office fédéral de l'environnement, celui de la sécurité alimentaire, le Secrétariat à l'économie et l'institut Agroscope, le plan de l'Office fédéral de l'agriculture vise notamment à réduire de 30% l'utilisation de pesticides présentant une toxicité potentielle plus élevée que les autres. Or il ne donne pas les critères ni les définitions qui déterminent les restrictions s'appliquant aux produits, a expliqué aujourd’hui Anna Bozzi du groupe Agrar de scienceindustries devant les médias à Berne. Il est "consternant" de voir que ce plan ne repose pas sur un savoir-faire scientifique ou sur une pesée globale des coûts et avantages, a-t-elle critiqué. L'industrie de recherche n'a même pas été impliquée dans l'élaboration de ce plan, sur lequel les milieux concernés peuvent se prononcer d'ici le 28 octobre. L'orientation globale consiste à réduire de moitié les risques liés aux pesticides d'ici dix ans. "Mais qu'entend-on par là", a interrogé Joel Meier, de la société suisse de phytomédecine, également employé chez Syngenta. Diminuer de moitié les risques ne veut pas dire diminuer de moitié la quantité, a-t-il affirmé. Pour l'organisation environnementale Pro Natura, qui déclare qu’il est impossible de définir des doses ou des concentrations sûres pour de nombreux produits chimiques, l'utilisation de pesticides présentant "un potentiel de danger élevé" ne doit pas être réduite de 30% d'ici 2026 mais de 50% par rapport à la période 2012-2015. Il faut également inclure un plan de financement, écrit-elle dans sa prise de position. Pro Natura exige que le principe du pollueur-payeur soit appliqué aux fabricants et utilisateurs. Plutôt que de mettre en place un plan trop ambitieux, la Suisse devrait s'inspirer de normes déjà existantes au sein de l'Union européenne, selon l'industrie des produits phytosanitaires. Au contraire, avec ce plan d'action, "la Suisse a cinq ans de retard sur ses voisins", estiment les organisations environnementales. L'Union suisse des paysans (USP) avait indiqué soutenir ce plan d'action en juillet au moment de la présentation du projet. Mais à l'instar de l'industrie de recherche, les paysans jugent que les mesures doivent reposer sur des bases scientifiques.
Auteur : ATS/AGIR
