Swiss granum, l’interprofession de la filière des céréales, des oléagineux et des protéagineux, rejette tant l’initiative sur l’eau potable que celle « Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse ». Les deux initiatives entendent modifier radicalement le secteur agroalimentaire. Notre secteur s’est toujours adapté à l’évolution des attentes de la société et du marché. Il s’est constamment développé et continuera de le faire à l’avenir, mais les deux initiatives ne sont pas la bonne voie pour cela.

La hausse des importations transfère la pollution de l’environnement et les emplois à l’étranger
Notre secteur est très attentif à la protection de la population et de l’environnement. Les conditions cadres doivent néanmoins permettre la production de matières premières indigènes et leur transformation en denrées alimentaires suisses. Les initiatives provoqueraient le contraire. Elles engendreraient une diminution de la production indigène et par conséquent de la fabrication de denrées alimentaires régionales. Il en résulterait une hausse des importations ainsi que du tourisme d’achat et la pollution de l’environnement serait transférée à l’étranger. Une telle évolution n’est pas écologique et est clairement rejetée par swiss granum. En même temps, des circuits fermés régionaux en amont et en aval du secteur agroalimentaire seraient éliminés. De grandes quantités de sous-produits de la fabrication de denrées alimentaires sont en effet affouragées aujourd’hui aux animaux de rente, une manière écologiquement judicieuse de les valoriser. Cela ne serait majoritairement plus possible en cas d’adoption de l’initiative sur l’eau potable et de précieux aliments fourragers devraient être détruits.

Une étude réalisée par Agroscope montre que 9 à 23 % des exploitations agricoles sortiraient du système des paiements directs pour des raisons économiques en cas d’adoption de l’initiative sur l’eau potable. Cela signifie qu’elles intensifieraient leur production, ce qui compromettrait de nombreuses avancées en matière de bienêtre des animaux, de protection de l’environnement et de biodiversité. Les conséquences seraient aussi négatives si seul le fourrage produit sur l’exploitation pouvait être affouragé aux animaux de rente comme demandé par l’initiative. Il faudrait ainsi importer p. ex. plus d’oeufs et de viande de poulet produits dans des conditions moins respectueuses des animaux qu’en Suisse. Une adoption des initiatives compromettrait, de plus, environ 160 000 emplois dans le secteur agroalimentaire. Le transfert des entreprises de transformation et de leurs emplois à l’étranger provoquerait également une diminution des recettes fiscales.

Le secteur et les autorités font des efforts supplémentaires
Des mesures ont été prises ces dernières années pour réduire le risque des produits phytosanitaires. Swiss granum soutient le plan d’action Produits phytosanitaires ainsi que l’initiative parlementaire « Réduire le risque de l’utilisation de pesticides ». Le plan d’action et l’initiative fixent des dispositions plus strictes et reprennent des revendications centrales des initiatives. L’entier de notre secteur et les autorités font néanmoins de efforts supplémentaires. Citons à tire d’exemple la « Stratégie nationale Antibiorésistance », le « plan d’action Biodiversité », la « Stratégie pour un approvisionnement durable en fourrages suisses » ou encore le projet de recherche « Culture durable de colza » lancé l’année dernière par le secteur et faisant partie de la stratégie de valeur ajoutée de swiss granum.

La responsabilité doit être assumée en commun
Les rendements baisseront sans protection des plantes ciblée (aussi peu que possible, autant que nécessaire). Cela réduira l’approvisionnement en denrées alimentaires indigènes et accroîtra la dépendance de l’étranger. En outre, le choix baissera pour les consommatrices et consommateurs et les produits deviendront plus chers. Notons que les entreprises de transformation seront également touchées, car elles ne pourront plus assurer le niveau de sécurité alimentaire prescrit aujourd’hui sans les biocides utilisés comme détergents et désinfectants. Les maladies dues aux denrées alimentaires augmenteront, un nombre accru d’aliments se détériorera et la durée de conservation des produits prêts à la consommation sera fortement raccourcie. La protection des plantes apporte une contribution importante à la sécurité des rendements et de la qualité des produits récoltés et des denrées alimentaires.

Une alimentation saine et un environnement intact nécessitent l’engagement de toutes et de tous. La société et les acteurs du secteur agroalimentaire doivent assumer leurs responsabilités en commun.


Swiss granum
Swiss granum est l’interprofession suisse des céréales, oléagineux et protéagineux. Elle regroupe les organisations faîtières de la filière, de la production à la distribution en passant par les différents échelons, tels la transformation et le commerce. Les personnes ou entreprises sont membres de swiss granum par l’intermédiaire de leur organisation faîtière. L’interprofession compte à présent 17 organisations membres, réparties dans quatre groupes d’intérêt.
Mesurée au nombre d'entreprises et d'employés, la filière des céréales, oléagineux et protéagineux est une branche importante du secteur suisse des denrées alimentaires. Elle emploie près de 40’000 personnes. Swiss granum joue un rôle central en tant que plateforme de communication, de négociation et d’échange d’informations.

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Le document est disponible sous forme électronique sur www.swissgranum.ch

Renseignements :
Lorenz Hirt, Président
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Stephan Scheuner, Directeur
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