Au niveau des céréales panifiables IP-Suisse, si la récolte 2014 s’est caractérisée par de bons rendements, 93'116 tonnes dont 38 161 t en Romandie, l'alternance de périodes froides puis chaudes et humides a entraîné une germination des blés qui a provoqué le déclassement de 20% de la production des céréales panifiables. Cette situation a, naturellement, eu une incidence négative sur la qualité boulangère, sans compter le travail et les coûts supplémentaires tout au long de la filière céréalière. Pour pallier ces difficultés, IP-Suisse a puisé dans ses lots de réserve pour garantir la qualité boulangère transformable au niveau de la meunerie. Malgré ces mesures nécessaires, meuniers et boulangers annoncent un renchérissement du prix de la farine et donc du pain.

Programme pommes de terre
IP-Suisse a porté cette année une attention particulière au programme pommes de terre afin de le redynamiser. Le cahier des charges a été allégé pour les exploitants pour tout ce qui concerne les directives de désherbage et de défanage. Par ailleurs, l’association a proposé aux agriculteurs un mélange de semences mellifères (fleurs pour les abeilles) permettant de favoriser la biodiversité.

Production carnée
En ce qui concerne la production de viande, l’année 2014 a également été assez mitigée. Le soleil n’étant pas au rendez-vous, les consommateurs ont boudé les grillades. Ce fut donc une année difficile pour le marché de la viande et celle de porc en particulier, ce qui a eu une répercussion sur les prix qui ont chuté. En plus, des importations conséquentes de viande, notamment de bœuf, sur le marché suisse ont également eu des répercussions négatives pour les éleveurs.

Au chapitre des projets
IP-Suisse développe actuellement d’anciennes variétés locales de blé pour produire de nouvelles farines et proposer ainsi de nouveaux pains aux consommateurs de plus en plus friands de spécialités et de produits de proximité. Dans les Grisons, des exploitants ont, par exemple, planté du blé SurEn (nom d’un village local). Dans d’autres régions, certains agriculteurs cultivent désormais de l’orge bêta qui permet de fabriquer des pains riches en bêta-glucanes et qui sont vendus dans des magasins spécialisés.
En ce qui concerne les animaux, et toujours dans le souci de s’améliorer, IP-Suisse va généraliser dès le 1^er janvier 2015 le programme SRPA (sorties régulières en plein air) pour les veaux avec, pour objectif, de motiver d’autres d’engraisseurs. En contrepartie, les éleveurs toucheront un bonus supplémentaire de 60 centimes par kilo, négocié avec les acheteurs et garanti jusqu’en 2018.
Par ailleurs et toujours l’année prochaine, la traçabilité des agneaux sera améliorée grâce à un système de marque auriculaire reliée à la banque de donnée générale de la Fédération suisse d’élevage ovin.
Plusieurs projets concernent aussi la production de lait et de fromage. Des nouveaux canaux de commercialisation sont en cours de développement pour le fromage Lait des prés qui a enregistré en 2014 une production de 19 mio de kg. En outre, l’association mène actuellement des discussions avec Nestlé pour labelliser la production durable de leur lait.
Sur le plan de la communication, IP-Suisse annonce qu’un tram aux couleurs de la coccinelle sillonnera les rues de Genève à partir du 26 novembre et six mois durant.

Biodiversité
Pour terminer, soulignons les bons résultats des producteurs IP-Suisse dans leur engagement pour le respect de la biodiversité et la protection des ressources naturelles. L’année 2014 est à marquer d’une pierre blanche puisque la moyenne des points des 20'000 exploitations sous label est de 22,2 alors que le minimum fixé est de 17 points. A noter que les résultats obtenus sont proportionnels aux efforts consentis, comme l’affirme une étude conduite par la Station ornithologique de Sempach. Ainsi, en d’autres termes, plus les exploitants prennent des mesures, plus le niveau de biodiversité est élevé.
Ce constat fait d’ailleurs l’objet d’une exposition, présentée dans les principales foires de Suisse en 2014 et 2015. Intitulée « Des champs et des ailes », elle a été réalisée avec l’Union suisse des paysans et d’autres partenaires, elle permet de mieux comprendre l’engagement des agriculteurs dans le domaine spécifique de la protection des oiseaux.

AGIR

www.ipsuisse.ch