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Les articles d'AGIR
A la découverte des fermes et domaines agritouristiques romands
Qui n’a jamais rêvé de s’endormir sur la paille dans une grange propre et accueillante en écoutant les chevaux mâchonner tranquillement leur foin à l’étage inférieur, et de se réveiller au chant du coq en se délectant des senteurs de la campagne? Si l’aventure vous tente, mettez le cap sur Chevroux (VD), chez Fabienne et Jean-Luc Bonny! Le couple a aménagé un sympathique dortoir de vingt places dans un ancien hangar à tabac en bois, tout à côté de la ferme. L’exploitation agricole étant située sur les rives du lac de Neuchâtel, à deux pas de la plage et du port, la maîtresse des lieux, qui adore s’adonner à la décoration, a eu l’idée de faire un clin d’œil aux cabines de plage en peignant en bleu et blanc une des parois de l’espace de repos ainsi que les maisonnettes réservées aux commodités et à la douche. Une petite touche personnelle et chaleureuse, toute en finesse, contribuant à forger l’image de La maison du Faubourg.
Rénovée en 2007, la ferme héberge depuis 2014 un refuge pour chevaux, ânes et poneys retraités ou maltraités. Parfaitement aménagé, ce petit palace est un relai bienvenu pour les voyageurs à quatre pattes qui y trouveront une écurie lumineuse et aérée, de grands parcs et un foin de première qualité cultivé sur l’exploitation.
Chacun ses compétences!
Fabienne et Jean-Luc Bonny sont à la tête d’une exploitation familiale de 18 hectares. «La ferme appartenait à mon père. A l’époque, outre les grandes cultures, nous avions des vaches laitières dont je me suis séparé car nous n’avions pas les moyens de remettre l’étable et la salle de traite aux normes. Nous nous sommes donc retrouvés avec des stabulations vides que nous avons transformées pour les chevaux retraités», raconte Jean-Luc. Aujourd’hui, parallèlement à son emploi de meunier à Agroscope/Posieux, il exploite 10 ha de grandes cultures en mode extenso (blé, colza HOLL, soja, orge et prairie) et loue les 8 ha restants.
Fabienne travaillait dans les milieux de la construction. Jeune maman désireuse d’être plus présente pour Elsa, leur fille de cinq ans, elle développe le projet d’accueil à la ferme tout en s’occupant des chevaux. «Avec mon mari, nous avons mis en commun nos compétences. Je fréquente les chevaux depuis l’âge de trois ans car j’étais toujours avec mon grand-papa qui s’occupait des chevaux d’une voisine. Dans notre écurie, j’ai aujourd’hui le plaisir d’avoir encore ma jument de 25 ans, née chez moi, qui m’apporte énormément. Mise à part cela, j’aime beaucoup cuisiner. Pour conserver mon équilibre, j’ai aussi besoin de la nature, des animaux et de marcher.»
Produits de saison et spécialités locales
Outre les nuitées sur la paille et un petit déjeuner «maison» bien garni, les hôtes ont la possibilité de séjourner en demi-pension à la ferme. Sur demande, la maîtresse de maison prépare aussi un panier pique-nique. «Je cuisine les produits de saison et sers des spécialités régionales. Le Gruyère AOP et le Bon Vaudois, un fromage à pâte mi-dure fabriqué avec du lait de vaches nourries sans ensilage, viennent par exemple de la fromagerie de Grandcour, tandis qu’un éleveur de la région, Sylvain Thévoz, nous livre les salamis et gendarmes qu’il fabrique lui-même. Je m’approvisionne aussi en viande suisse à la boucherie charcuterie Weber à Payerne. Notre jardin nous permet d’avoir des légumes frais. C’est ma belle-maman qui s’en occupe; de même qu’elle fait d’excellents sirops à la menthe ou aux fleurs de sureau! Les fruits viennent aussi de la région et nous produisons nos kiwis et melons. Et comme nous sommes sur les rives du lac de Neuchâtel, j’apprête des poissons d’ici, comme la bondelle et la palée.»
Des souvenirs plein la tête!
«Nous avons choisi l’agritourisme pour diversifier nos activités mais aussi parce nous avions envie de vivre de belles rencontres tout en partageant notre univers et la passion de notre métier avec des gens de passage», souligne Jean-Luc. Et, à entendre Fabienne, le jeune couple a déjà des souvenirs plein la tête… «J’ai en mémoire un jeune qui a séjourné quelques jours chez nous avec son cheval. Il venait de Cologne et allait à Rome… Tout à pied, car jamais il ne montait! Alors qu’il dormait sur un banc, je lui ai proposé une écurie pour son compagnon de route et le gîte pour lui. Il a partagé notre table plusieurs jours avant de reprendre son périple… Je me rappelle aussi de deux voyageurs, dont l’un avait un âne. Ils venaient d’Ardèche et allaient à Zurich.» Fabienne évoque aussi un groupe de dix personnes accompagné de six ânes qui a pris contact l’année dernière pour passer deux nuits chez elle. «Lorsque nous les avons accueillis, tous les aménagements actuels n’étaient pas encore en place. Nous avons donc improvisé des lits sur la paille et mis à leur disposition nos propres sanitaires. Ils ont été si contents que cela nous a confortés dans notre idée de développer un projet d’accueil sur la paille. Ils nous ont d’ailleurs vivement encouragés à le faire!»
L’aventure continue…
Fabienne et Jean-Luc Bonny ne manquent pas d’idées pour entreprendre et il y a plusieurs choses qui vont se mettre en place: «J’ai par exemple envie de planter de la vigne, de vinifier à l’ancienne et de mettre notre propre production sur notre table d’hôtes», explique Jean-Luc. Quant à Fabienne, elle projette d’enrichir et de diversifier l’accueil à la ferme en installant sur le domaine deux tipis confortables. Mais la priorité du couple, c’est de conserver et peaufiner ce qui fait le charme de La maison du Faubourg: sa dimension humaine, la simplicité, le partage, l’amour des animaux et de la nature et le plaisir de déguster des spécialités locales.
AGIR
