L’agroPrix d’une valeur de 20'000 francs récompense, chaque année depuis plus de vingt ans, des projets novateurs destinés à améliorer durablement la situation économique des exploitations agricoles suisses. Ainsi, le 5 novembre au Kursaal à Berne, l’Union suisse des paysans (patronage) et l’Emmental assurance (organisateur) remettront l’agroPrix 2015 à l’un des quatre dossiers retenus par un jury qui a dû faire son choix entre les 52 dossiers déposés. Deux Romands figurent en bonne place: le producteur de lentilles Christophe Courtois et l’éleveur de poulets bio Laurent Godel. Seront également décernés, entre autres, le Prix du public présent lors de la cérémonie et le Prix spécial de l’Association suisse de la machine agricole (ASMA).

Les lentilles de Sauverny: une culture à haute valeur ajoutée

Christophe Courtois et sa famille sont des précurseurs… En 1995, ils ont été les premiers, sur leur domaine de Sauverny à Versoix (GE), à remettre au goût du jour la culture de lentilles dans notre pays, abandonnée au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Ils produisent aujourd’hui, sur une douzaines d’hectares et sans engrais, cette légumineuse véritable source de protéines végétales, riche en acides aminés. Suivi au fil des ans par plusieurs autres producteurs genevois, Christophe Courtois sème et récolte trois variétés différentes: l’Anicia, qui est verte, la lentille Beluga noire, et la Rosana d’une belle couleur rouge. Il produit sous le label de qualité «Genève Région - Terre Avenir» une quinzaine de tonnes par année, dont une partie est vendue directement à la ferme et l’autre commercialisée dans toute la Suisse grâce au réseau de distribution Manor, partenaire des Courtois depuis 2000.

Quand des maisonnettes tiennent lieu de poulaillers

Ancien professeur de sport diplômé, Laurent Godel a repris le domaine familial en 2006 et engraisse des poulets bio à Domdidier dans la Broye fribourgeoise. Au total, il produit sous contrat avec Micarna environ 15'000 poulets par année, en trois séries de 5'000 qui passent chacune 80 jours sur l’exploitation. Dans le but de diminuer sa charge de travail, d’optimiser ses surfaces et de garantir l’autonomie en énergie de ses poulaillers, il a imaginé et développé un concept ingénieux de maisonnettes pouvant abriter, selon les normes bio en vigueur en Suisse, 500 poulets au maximum. Chacune possède sa propre chaîne d’alimentation automatique, est parfaitement isolée ce qui permet de se passer de système de chauffage et est approvisionnée en électricité grâce à des panneaux photovoltaïques installés sur le toit pentu. Le concept, baptisé «Autonomia», est devenu une référence dans la filière et a fait des émules, la demande en viande de volaille bio étant en augmentation.

Ces projets romands sont en compétition avec ceux de Sandro et Ida Scherrer (SG) qui proposent des balades gourmandes dans des calèches transformées en petits bistrots, et de Franz et Judith Pfefferli (SO) qui organisent depuis dix ans dans leur ferme des ateliers et animations pour les enfants de 3 à 15 ans sur le thème du jardinage, de l’agriculture et de la forêt.

AGIR

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