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La Chambre d’Agriculture du Jura bernois (CAJB) en assemblée générale à Tavannes
«La sécheresse n’est pas restée sans séquelles, notamment au niveau des pommes de terre qui ‘cuisaient’ dans la terre. Certains agriculteurs ont dû s’attaquer à leurs réserves d’hiver pour nourrir le bétail. Il a fallu apporter de l’eau pour abreuver le bétail en estivage mais aussi pour les bêtes comme pour les humains, là où les fermes sont dépendantes d’une source qui a fini par tarir», a rappelé Bernard Leuenberger lors de la présentation de son rapport d’activités. Mais comme l’a souligné plus globalement le président de la Chambre d’agriculture du Jura bernois (CAJB), la météo n’a pas été la seule à causer des soucis aux agriculteurs et les participants, venus nombreux à l’assemblée, ont également exprimé leurs soucis, en particulier au sujet des innombrables contraintes et contrôles qu’ils subissent. Ils ont aussi fait part de leur inquiétude face aux prix pratiqués sur le marché, surtout celui du lait, qui ne cessent de dégringoler. Et le président de constater lui aussi que le lait d’industrie a encore chuté, «entraînant dans son sillage des arrêts de production chez bon nombre d’agriculteurs qui n’arrivent tout simplement plus à nouer les deux bouts». Il a aussi relevé les baisses de prix préoccupantes dans les secteurs de la betterave sucrière et de la filière porcine, tout en précisant que le secteur bovin a «échappé à cette tendance avec un maintien raisonnable des prix».
Au chapitre de la politique agricole et face aux coupes prévues dans le budget fédéral 2016, le président a salué la décision du Parlement de maintenir l’enveloppe destinée à l’agriculture à son niveau initial, suite à la levée de bouclier de la profession qui s’est largement mobilisée pour aller manifester son mécontentement à Berne.
Actions et projets de la région
Pour sa part, Annemarie Hämmerli a souligné l’implication de la CAJB dans les réseaux écologiques du Jura bernois, soit le Vallon de Saint-Imier, les Trois-Vaux, le Plateau de Diesse, Orvin et Plagne-Romont-Vauffelin en précisant que la philosophie de la Chambre est de «laisser le choix à chaque exploitant de rejoindre celui de sa région ou non». Elle a aussi évoqué le projet de planification agricole du Vallon de Saint-Imier (Planagri), qui concerne les communes de Villeret à Sonceboz-Sombeval en notant que 2015 a vu la mise en place du processus qui, «doit permettre de cerner les besoins réels et potentiels à moyenne et longue échéance de l’aire agricole et finalement de l’ensemble de l’aménagement du territoire communal».
Annemarie Hämmerli est également revenue sur le succès du Brunch du 1er Août, les sept exploitations du Jura bernois ayant reçu quelque 2'000 convives, soit 300 de plus qu’en 2014. Toujours au chapitre des fermes qui s’engagent dans l’accueil, la secrétaire générale a souligné le soutien de la CAJB pour fêter le 30e anniversaire de L’école à la ferme sur une exploitation prestataire EàF. Elle a évoqué enfin le travail de la Chambre, tout au long de l’année dernière, dans la préparation de la première édition de la Fête de la Tête de Moine qui se tiendra du 29 avril au 1er mai à Bellelay.
Table ronde très suivie
A l’issue de la partie statutaire, la table ronde de l’après-midi sur le thème «Développement économique et maintien de la production agricole», a suscité beaucoup d’intérêt. Animée par Francis Egger, responsable du Département Economie, formation et relations internationales de l’Union suisse des paysans, elle a réuni Patrick Linder, directeur de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP); André Rothenbühler, directeur de l’Association régionale Jura-Bienne (ARJB); Pierre-André Geiser, président du Conseil d'administration de fenaco, agriculteur et maire de Tavannes; et Andreas Niederhauser, agriculteur et maire de Renan. Lors de leurs interventions, les différents acteurs de l’industrie, de l’aménagement du territoire, de la politique communale et de l’agriculture ont démontré que si, dans le Jura bernois, la cohabitation n’est pas mauvaise, il faut y travailler encore. Et, comme le résume Annemarie Hämmerli, «Le souhait d’une nouvelle dynamique concertée entre les divers secteurs s’est dégagé des discussions».
AGIR
