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La Chambre jurassienne d’agriculture (CJA) en assemblée générale à Saint-Brais
Le récent rendez-vous annuel des agriculteurs jurassiens, lors de l’assemblée générale de la Chambre jurassienne d’agriculture (CJA), a été l’occasion de revenir longuement sur la crise laitière difficile à juguler. «La situation actuelle de la production laitière n’est plus tenable. Aucune solution concrète n’émerge de nos associations, que ce soit de la Fédération suisse des producteurs de lait ou de l’Union suisse des paysans», a déclaré le président de la CJA, Philippe Jeannerat dans son message. «On a touché le fond», estime de son côté le directeur Michel Darbellay. «Par extrapolation, le niveau de prix inférieur de 11 ct par kilo fait que chaque exploitation en lait industriel a débuté l’année 2015 avec en moyenne 25'000 francs de manque financier par rapport à l’année précédente.» Et le directeur de préciser que d’autres secteurs sont également touchés de plein fouet, à l’exemple des betteraves et du marché du porc.
Problèmes de temps…
Dans son rapport, Michel Darbellay a fait un tour d’horizon des activités spécifiques de la CJA. L’Arc jurassien a subi les effets de la sécheresse et de la canicule. Depuis la fin juin, la pluie s’est faite rare et, «début août, les maïs avaient déjà triste mine ». D’entente avec la CJA, le Service de l’économie rurale a rapidement mis en place les premières mesures pour faire face à cette situation extraordinaire. Sollicitée par plusieurs agriculteurs, la CJA s’est ensuite engagée à obtenir des facilités d’importation pour le maïs ensilage en demandant un traitement douanier analogue à celui du foin. « L’OFAG a finalement accepté, tout comme les douanes suisses et françaises. » Les effets de la sécheresse ont duré jusqu’en janvier dernier puisque plusieurs fermes isolées ont vu leurs sources taries et ont dû, par conséquent, s’approvisionner au réseau «en convoyant de l’eau avec des citernes».
Belles concrétisations de projets
S’agissant du marché de la viande, et contrairement à d’autres secteurs de production, la viande bovine indigène a été très prisée avec des prix soutenus, a relevé le directeur. Le nombre de bovins commercialisés en 2015 s’est élevé à 3’873 bêtes, soit 126 de plus que l’année précédente. Concernant la lutte contre les campagnols, la CJA a reçu le soutien de l’OFAG pour un projet pilote de lutte collective dont le mandat a été confié à la FRI. Les deux premiers groupes ont été créés à Muriaux et à Montmelon.
La CJA porte par ailleurs 12 réseaux écologiques, dont la mise en œuvre a été confiée à la Fondation rurale interjurassienne (FRI) et auxquels participent plus de 600 agriculteurs : «Ces prochaines années, le nombre de réseaux sera réduit pour rationaliser le travail tout en poursuivant les objectifs et mesures définis jusqu’ici. Le but des réseaux n’est plus de progresser en surfaces écologiques mais de gagner en maillage et en qualité des surfaces», a souligné le directeur.
Pour donner une réponse sociale à l’évolution de l’agriculture et apporter une solution en cas d’imprévus mais aussi pour susciter la réflexion des exploitants, la CJA a mis en place un groupe de travail. Celui-ci a abouti avec la constitution d’un service de dépannage agricole sous la forme de Terrentraide Sàrl.
Pour clore ce tour d’horizon 2015, Michel Darbellay a rappelé le succès remporté par le Brunch du 1er Août grâce à neuf exploitations qui ont accueilli pas moins de 2’100 convives. Franc succès aussi pour l’Espace agricole mis sur pied par la CJA dans le cadre de la Foire du Jura.
AGIR
