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Les articles d'AGIR
La présidente tire un premier bilan et parle d’avenir!
AGIR: Quelques jours après la fin de la 95e édition du Comptoir Suisse, quelles sont vos impressions?
Silvia Amaudruz: J’ai trouvé que le public était au rendez-vous et que l’ambiance était spécialement conviviale et familiale. Les gens ont pris le temps non seulement d’admirer le Motif central mais aussi de discuter avec les producteurs, de déguster leurs produits. Du côté des animations, il y a eu un réel effort cette année pour animer le Comptoir, aussi bien dans les jardins, avec la grande roue et les concerts, qu’à l’intérieur avec l’arène de la halle 10. Le week-end, nous avons vu beaucoup de familles sur les gradins de l’arène pour découvrir notamment les présentations avec les chevaux.
Les Magiciens gèrent, en collaboration avec le Comptoir, les exposants de la halle 14 d’où on peut admirer le Motif central. Ont-ils été sensibles aux efforts d’animations consentis cette année?
J’ai fait le tour des exposants les derniers jours et la grande majorité était satisfaisante de la fréquentation et des contacts, même s’il y a des creux en semaine. Certains estiment que la présence des différents cantons doit être renforcée.
Et du côté des réalisations des Magiciens, par exemple le fameux Motif central?
Chaque année, c’est une grande aventure et il y a énormément de travail, mais ça en vaut la peine. Il faut beaucoup de coordination entre le concepteur du motif, le comité, qui donne des idées et donne le feu vert au projet définitif, et la réalisation, d’abord de la structure puis avec la pose des fruits et légumes. Pour le public, c’est un élément incontournable du Comptoir Suisse et 2014 n’a pas failli à la tradition avec ce superbe pont en bois sur lequel tout le monde voulait se faire photographier. Une telle réalisation est une belle vitrine pour les produits de proximité et de qualité et beaucoup de familles, notamment des jeunes, y sont sensibles. On le constate également sur les marchés tout au long de l’année.
Une autre animation placée sous la houlette des Magiciens, c’est la présence active de L’école à la ferme. Cette année encore, quelque 80 classes lausannoises ont été accueillies pour faire des ateliers sur les herbes aromatiques. C’est un grand succès et je pense qu’il faudrait encore développer les activités pour les enfants en lien avec l’agriculture.
Du côté des producteurs, est-ce qu’une présence au Comptoir est bénéfique sur la durée?
Prenons l’exemple de l’Epicerie romande, je pense que le fait de présenter ses produits ici au Comptoir permet de les faire découvrir à une nouvelle clientèle et d’en fidéliser une partie. Et, pour un producteur présent avec un banc de marché, c’est l’occasion de présenter son travail, son savoir-faire et surtout de faire déguster ses spécialités aux consommateurs curieux de goûter mais aussi d’en savoir plus sur la fabrication. Quant à la présence vaudoise, gérée par Alexandre Fricker, non seulement les espaces étaient importants mais il y avait beaucoup de producteurs et donc beaucoup de produits magnifiques. La nouvelle marque «Vaud» a d’ailleurs été lancée dans le cadre du Comptoir.
Donc les Magiciens de la Terre, qui souhaitaient depuis plusieurs années déjà que toutes les halles nord soient consacrées aux produits de la terre, à l’agriculture et aux animaux, ont atteint leur objectif?
Oui, je trouve que nous sommes sur le bon chemin. Après, il est important de garder à l’esprit que pour un exposant, passer dix jours au Comptoir Suisse coûte un certain prix et qu’il faut pouvoir rentabiliser cet investissement. Cela demande en effet beaucoup de présence et d’organisation.
Les attentes pour l’année prochaine ?
Je pense que nous sommes sur la bonne voie et que la collaboration avec l’équipe du Comptoir, déjà bonne, ira encore en s’améliorant et permettra d’intensifier encore la présence agricole.
Les Suisses-Allemands parlent beaucoup de l’OLMA, l’événement incomparable en la matière. Et les Romands qui y sont allés sont revenus enthousiasmés par la foule compacte des visiteurs. Qu’est-ce que cela vous inspire?
La fréquentation à l’OLMA, c’est celle du Comptoir il y a 30 ou 40 ans. Tout le monde y va et même plusieurs fois. Je tente quelques explications: d’abord la situation géographique n’est pas la même. Ici autour de Lausanne, tout est beaucoup plus urbanisé, tandis qu’autour Saint-Gall, il y beaucoup plus de cantons agricoles et la manifestation reste donc pour tous les agriculteurs d’une grande région un événement central. Quant au public en général et aux Saint-Gallois en particulier, c’est toujours une tradition d’y passer, non seulement en famille mais aussi entre copains ou entres copines. Enfin, les personnes qui travaillent à Saint-Gall n’hésitent pas à se retrouver le soir à la foire pour boire l’apéritif ou manger un morceau. Cela dit, chaque fois que je vais à l’OLMA, je trouve que le site ne soutient pas la comparaison avec Beaulieu qui est, maintenant, beaucoup plus moderne et c’est sans parler des jardins, uniques pour un site d’exposition. Aussi, j’aimerais bien que soit développé un after à Lausanne, en proposant, par exemple, une réduction du prix des billets à partir d’une certaine heure, ou à travers une entreprise de la place qui achèterait un certain nombre d’entrées pour ses collaborateurs…
Quelles ont été vos motivations pour prendre cette présidence?
Avec mon mari, cela fait plusieurs années que l’on fait le Comptoir Suisse en compagnie des maraîchers du Mont qui se chargent de la décoration du motif en légumes. Par ailleurs, en tant que présidente des Paysannes vaudoises, je participe aussi à la gestion du Restaurant des paysannes. Ainsi, pour moi, le Comptoir a quelque chose d’une grande famille et il me semble important de perpétuer ce rendez-vous. C’est pourquoi, j’ai été prête à m’engager dans les Magiciens dont la mission est d’organiser une belle vitrine de l’agriculture et de soutenir les producteurs.
Et les Magiciens, par qui sont-ils soutenus?
L’association regroupe aussi bien les grandes organisations agricoles faîtières suisses que les petits producteurs indépendants romands. Toute la filière agricole est représentée et, grâce à ces fonds propres, l’association bénéficie du soutien de Pays Romand – Pays Gourmand pour obtenir une participation financière.
Le message des Magiciens de la Terre?
L’agriculture n’est pas un métier comme un autre car nourrir la population cela concerne tout le monde. Les agriculteurs sont devenus les ambassadeurs de leur propre travail et doivent constamment informer le public, défendre les produits, expliquer leur métier. Ainsi, les agriculteurs et producteurs doivent rester motivés à participer à ce rendez-vous annuel non seulement pour présenter leurs propres produits mais aussi pour y faire des relations publiques. Le Comptoir Suisse est une plateforme privilégiée pour remplir cet objectif d’information.
Propos recueillis par Armande Reymond/AGIR
