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La section romande de Suisseporcs en assemblée générale à Guin (FR)
Après une année 2015 catastrophique pour la filière porcine, Adrian Schütz a recommandé à ses membres, réunis à Guin (FR) pour leurs assises annuelles, de diminuer légèrement leur production pour adapter l’offre à la demande. En 2015, en effet, la production indigène de viande de porc a couvert 97% de la consommation dans notre pays. Pour le directeur adjoint de Suisseporcs, c’est trop: «L’idéal serait de ne pas dépasser 94%, un peu comme en 2013, dernière année où les prix aux producteurs étaient corrects». Et situation inédite: il n’y a eu aucune importation de carcasses de porc lors de l’année écoulée. Seuls des morceaux sont arrivés de l’étranger sur les étals suisses.
Interrogé par Agri sur les mesures concrètes prises par l’organisation, le président de la section romande de Suisseporcs, René Eicher a expliqué que les producteurs ont agi sur les inséminations: «En cela, nous avons été aidés par un été caniculaire peu favorable à la reproduction. Il faut compter au moins 10 mois avant de percevoir les effets. Je suis confiant, les prix devraient continuer de monter.»
Satisfaction et inquiétudes
Adrian Schütz a relevé les importants efforts réalisés par Suisseporcs pour promouvoir la consommation. Une application pour les smartphones a été développée et McDonald a lancé un burger dont la viande est d’origine uniquement porcine et suisse. Il a également fait part de sa satisfaction face à l’arrêt des importations de viande épicée à prix cassé. En revanche, il s’est dit préoccupé par les prix élevés des médicaments et aussi des céréales suisses. Il juge par ailleurs les prix de la viande de porc affichés en magasin «parfois trop bas», s’inquiète également de la surcharge administrative et de l’éventuelle prochaine ratification d’un accord de libre-échange transatlantique entre l’Europe et les États-Unis (TTIP). Enfin, les problèmes de résistances aux antibiotiques demeurent un sujet «avec une haute importance».
Membre du comité de Suisseporcs section romande, Olivier Gapany a enjoint le comité central à durcir le ton face aux acheteurs. «Les rendements d’abattage des truies de boucherie devraient atteindre 68 à 71%. En réalité, ils se situent en général entre 62 et 65%. Nous ne sommes pas traités correctement et c’est grave! Les marges des transformateurs et distributeurs sont assez importantes pour que les producteurs en profitent aussi.» Le producteur fribourgeois propose également au comité de redoubler d’effort pour promouvoir la viande de porc. «Particulièrement dans le secteur de la gastronomie.»
En bref
L’assemblée de la section romande de Suisseporcs a élu au comité Benoît Marti, de Vully-les-Lacs (VD). Il reprend la place laissée vacante l’an dernier par son père Pierre Marti. Quant à Vincent Boillat, représentant du Jura, il a décidé de quitter le comité. Un remplaçant sera présenté à la prochaine assemblée.
Les membres ont pu découvrir une nouvelle offre vétérinaire proposée par trois praticiens regroupés au sein d’une Sàrl: PigVets. Cette société propose un suivi vétérinaire forfaitaire pour les exploitations d’élevage et d’engraissement de porcs. Selon la demande, cette prestation pourrait se développer en Romandie.
Au chapitre des divers, Pascal Rufer, conseiller agricole chez Prométerre, a donné des indications intéressantes concernant les mises aux normes des porcheries qui doivent être réalisées d’ici le 31 août 2018. «Le canton de Vaud a débloqué un crédit de 4 millions de francs pour soutenir ses producteurs qui souhaitent se conformer à la nouvelle législation. Pour toucher ces aides à fonds perdu, les projets devront soit être équipés de laveurs d’air, soit répondre aux exigences de la SRPA.»
AGIR/Source Agri
