La vulgarisation en économie familiale fête ses cinquante ans à Grangeneuve

Pour fêter les cinquante ans de son Service de vulgarisation en économie familiale, l’Institut agricole de l’Etat de Fribourg a tenu, aujourd’hui sur son site de Grangeneuve, une journée d’échanges, d’ateliers et de formation, en français et en allemand, à laquelle 80 femmes paysannes ont participé. Cette rencontre, organisée conjointement avec l’Association fribourgeoise des paysannes et la Freiburger Bäuerinnen und Landfrauenverband, a débuté par le témoignage de Madeleine Rossier, première conseillère à dispenser des cours de vulgarisation dans le canton en 1965.

Figure emblématique de cette Journée de la paysanne fribourgeoise célébrant la création, le 1^er septembre 1965 à Grangeneuve (FR), du service féminin spécialisé dans la vulgarisation agricole, Madeleine Rossier, 88 ans, a égrené ses souvenirs devant 80 participantes, parmi lesquelles 60 Romandes. La première et seule conseillère pendant les dix premières années du service pour la partie francophone a évoqué avec passion son enseignement et l’esprit d’ouverture qui animait les femmes paysannes dans les années 60-70.

A l’époque, souligne Madeleine Rossier, les femmes n’avaient pas l’occasion de s’exprimer. «Grâce aux activités de la «Vulg», elles ont appris à prendre la parole pour expliquer leurs besoins et leur envie d’apprendre sans attendre qu’on leur offre tout sur un plateau… Il y avait beaucoup de respect, d’amitié, et de compréhension mutuelle… Elles osaient se dire les choses et, surtout, prenaient plaisir à mettre en commun des connaissances, à partager des recettes de cuisine, à parler de l’éducation des enfants, de la mise en valeur des productions… mais parfois aussi du prix du lait et du cochon!» Les cours avaient pour thème la rationalisation du travail, les nouvelles technologies comme la congélation, l’hygiène, la formation de la paysanne et l’analyse de sa situation, la gestion, les conditions de travail…

Formation continue et prestations diverses

Aujourd’hui, constate Irène Lüthi, ingénieure agronome HES et responsable de la vulgarisation en économie familiale à Grangeneuve, les formations dispensées en matière d’économie familiale rencontrent un énorme succès. Quelque 800 femmes paysannes paient régulièrement une cotisation pour suivre des cours de formation continue en proposant souvent elles-mêmes les thèmes. Et le programme est extrêmement riche avec une quarantaine de sujets différents ayant trait aussi bien à la mise en valeur des produits agricole, qu’à la manière de tenir un ménage, sans oublier la façon de gérer son temps de manière efficace, la gestion d’une exploitation, l’éducation sociale, le jardinage ou encore l’agritourisme…

Valoriser le rôle de la femme

Dans le cadre de cette journée, Christine Bühler a dressé le portrait de la paysanne actuelle en Suisse et rappelé que cette dernière conjugue bien souvent activité familiale, travail sur l’exploitation et emploi à l’extérieur. Et la présidente de l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USPF) de rappeler qu’une des grands préoccupations de l’association est précisément de «rendre visible le travail effectué par les femmes dans l’agriculture et ailleurs également afin de leur accorder la place qu’elles méritent».

Pour sa part, la Directrice de l'Institut agricole de Grangeneuve, Geneviève Gassmann, a rappelé que les cours dispensés n’ont jamais été autant d’actualité: «Ils encouragent les femmes paysannes à devenir efficaces, à mettre en œuvre au quotidien une quantité de connaissances et d’astuces pour être meilleures, non seulement en termes d’efficience mais également de durabilité, à éviter le gaspillage, à utiliser et mettre en valeur les bons produits.»

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