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Lait et betteraves au menu!
Marc Benoit a eu la tâche difficile de résumer les problèmes que traverse le marché du lait actuellement et qui ont, entre autres, pour conséquence l’arrêt de la production de lait industriel dans de nombreuses exploitations. Car c’est en effet ce type de lait qui plombe le marché, celui qui est destiné à la fabrication de fromage, comme le Gruyère AOP, faisant l’objet d’une gestion de l’offre, son prix est stabilisé. D’où le constat sans concession de Marc Benoit: «Si les facteurs externes, et notamment le niveau des prix sur le marché international, ont une influence croissante sur le prix du lait à la production dans notre pays, il n’en demeure pas moins que sans volonté commune d’introduire un système de gestion de l’offre, la volatilité des prix à la production ira croissante avec les effets dévastateurs que l’on connaît actuellement»!
Dès lors, que faire pour sortir de la crise? Selon le président de Prolait, le premier impératif est de trouver une meilleure unité entre tous les producteurs et leurs organisations pour convenir d’une ligne commune. Un préalable indispensable, selon lui, pour pouvoir revendiquer un soutien politique à la mise en place de mesures de stabilisation du marché et de meilleure valorisation du lait et des produits laitiers suisses. Parmi les autres mesures, Marc Benoit cite: le maintien de la protection à la frontière en particulier pour la ligne blanche; le suivi de la mise en place de «Swissness» permettant de mieux valoriser la qualité suisse; la défense de l’initiative de l’USP pour la sécurité alimentaire; le développement de projets pour mieux valoriser le lait auprès des consommateurs; et inciter les transformateurs et les distributeurs à assumer leur part de responsabilité pour une meilleure répartition des marges.
Un vaste programme, largement commenté par les participants pas rebutés par les aspects assez techniques pour des non-spécialistes du marché du lait et qui sont conscients que la situation du lait d’industrie - lait de consommation, crème, produits frais, beurre, conserves de lait – provoque l’abandon de nombreux producteurs. Et, comme il faut une génération pour mettre en place la production de lait, la cessation d’activité dans ce domaine est, en général, définitive.
C’est donc tout un pan de l’agriculture qui est actuellement en danger et les députés vaudois auront l’occasion d’en reparler dans le cadre du développement de l’interpellation d’Yves Ravenel, intitulée «Production laitière vaudoise: situation préoccupante», prévu le 15 octobre prochain.
Des solutions à trouver pour les producteurs de betteraves
Autre domaine en difficulté, les betteraves dont les producteurs protestent haut et fort! Ce secteur a lui aussi à faire avec l’Union européenne qui prépare sa sortie du régime des quotas. Comme les stocks de sucre au niveau mondial sont pleins, les prix du sucre de l’UE ont baissé et les importations ont fortement augmenté. Le résultat est une baisse de 30% du prix de la betterave sucrière payé aux producteurs suisses: «Une situation qui ne rend plus possible la production de betteraves», selon Josef Meyer, président de la Fédération suisse des betteraviers.
Aussi, il appelle le monde politique à se prononcer en faveur d’une agriculture productive et il estime que les mesures de protection à la frontière pour le sucre doivent être impérativement adaptées. Une solution qui n’a pas convaincu le conseiller d’Etat Philippe Leuba car il ne voit guère de chance de l’obtenir au niveau fédéral. En revanche, celui-ci voit davantage de possibilités de négociation du côté des frais de transports pour amener les betteraves aux sucreries qui sont très importants et qui diminuent d’autant les prix payés aux producteurs.
Affaire à suivre puisque Jacques Bourgeois a déposé une initiative parlementaire « Stop au dumping ruineux sur le prix du sucre – Assurer la survie de l’économie sucrière indigène ».
MB/AGIR
