Depuis ce printemps, les dix-huit élèves de 1^ère année primaire de Françoise Allemann consacrent une à deux journées par mois, y compris pendant les vacances scolaires, à entretenir leur potager à la ferme. « Je trouve que cette initiative d’IP-Suisse est très enrichissante», explique l’enseignante dont l’école se situe à quelques minutes à pied de l’exploitation agricole de Murielle et Sébastien Frossard. « Les enfants sont passionnés par leur jardin où ils vont de découverte en découverte. Au printemps, ils ont pu choisir les semis qu’ils ont ensuite plantés avec l’aide de Murielle et Sébastien. Ils ont ensuite vu grandir leurs plantes et mûrir leurs légumes. Ils ont appris à vivre au rythme de la nature, à soigner leur jardin, à le désherber, à l’arroser. Leur patience et leurs efforts ont été récompensés quand ils ont enfin eu le bonheur de déguster, sur place, leurs premiers radis, d’arracher leurs pommes de terre, de cueillir les haricots.»

Ultime récolte de l’année

En ce jeudi de la mi-octobre, sous un ciel plombé par la pluie, n’hésitant pas à se salir les mains et à crapahuter dans une terre alourdie par l’humidité, les jeunes ont récolté leurs légumes d’automne. Ils ont eu la surprise de déterrer de grosses et appétissantes carottes, de cueillir leurs belles courges jaunes et les quelques tomates qui ont profité des derniers rayons de soleil pour arriver à maturité: «Tu as vu, on en a encore cueilli un million!», lance avec fierté un enfant à l’un de ses petits camarades occupé à nettoyer un plein seau de coloquintes.

Et tandis que les travaux de jardinage touchaient à leur fin, en fin de matinée, les enfants ont troqué leur binette contre un éplucheur. Dans la bonne humeur, ils ont uni leurs forces pour peler, couper et apprêter consciencieusement leurs propres légumes afin de mitonner une soupe «maison» qu’ils ont eu le plaisir de déguster tous ensemble à la ferme.

Le jardin de la vie

A la tête d’une exploitation de 55 hectares où ils élèvent notamment 45 vaches Holstein, Red-Holstein et Montbéliard et 35 génisses, et où ils produisent 300’000 kg de lait par année pour le Gruyère, Murielle et Sébastien Frossard ont été séduits par «Jardin à la ferme». Ils y participent depuis deux ans, en étroite collaboration avec Françoise Allemann. «Nous avons un grand jardin, ce qui nous a permis d’en conserver une partie pour participer au programme d’IP-Suisse», explique Sébastien Frossard qui insiste sur le plaisir qu’ils ont, sa femme et lui, à jardiner avec les jeunes et à leur transmettre leurs connaissances. «Nous aimons ce contact avec les enfants, et il nous semble important de leur apprendre dès leur plus jeune âge à privilégier les produits de proximité, à respecter la nature et les plantes.»

Appel aux agriculteurs!

Mirjam Lüthi, chef de projets à IP-Suisse, qui succède à Sandra Dougoud pour la gestion et la coordination de «Jardin à la ferme», rappelle que le développement de ce programme dépend essentiellement de la participation et de la motivation des agriculteurs car, précise-t-elle, «ce sont eux qui mettent à disposition des classes un lopin de terre ainsi qu’une partie de leur temps». A l’heure actuelle, dans l’ensemble de la Suisse, dix familles paysannes se sont engagées dans cette aventure, dont quatre en Suisse romande. Outre Murielle et Sébastien à Romanens (FR), ont également répondu présent: Céline Rufener Eschler à Malmont/Fleurier (NE), Laurence et Alain Marmillod à Rossinière (VD) et Jean-Daniel Savary à Ropraz (VD).

«Nous avons encore besoin de familles pour faire grandir et connaître ce projet dans les différentes régions de notre pays», souligne Mirjam Lüthi qui précise que les agriculteurs sont dédommagés. Les agriculteurs et les enseignants intéressés par  cette action originale peuvent prendre contact avec IP-Suisse (luethi.mirjam@ipsuisse.ch).

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