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Les articles d'AGIR
Préparer les jeunes aux défis futurs de la politique agricole
Comment expliquez-vous l’augmentation de 2% du nombre d’apprentis cette année, soit l’inscription de 3'400 jeunes sur l’ensemble du pays?
Cela témoigne d’une belle confiance des jeunes en l’agriculture et d’une formation attractive qui offre des débouchés intéressants, soit sous forme d’une exploitation le plus souvent familiale, soit des perspectives de développement dans les activités proches de l’agriculture.
Que recherchent principalement les jeunes qui embrassent les différentes formations proposées ?
L’acquisition de connaissances pratiques et théoriques et le travail dans et avec la nature. La mécanisation et les animaux sont aussi très prisés. A noter aussi que l’échange d’apprentis entre les différentes régions linguistiques du pays - une particularité de la formation agricole - reste très intéressant.
Quels sont les points essentiels mis en évidence par la procédure d’évaluation de la formation des métiers du champ professionnel de l’agriculture ?
Les résultats de l’évaluation en cours seront connus à fin avril 2014. Le point principal porte sur l’atteinte ou non des objectifs fixés par l’Ortra AgriAliForm dans l’ordonnance et le plan de formation. Il s’agit aussi de savoir si la durée de la formation de base, actuellement de 3 ans, est adéquate. La répartition de la formation théorique de 1'600 périodes sur les 3 ans est aussi évaluée.
Quelles sont les grandes spécificités de la formation en Suisse par rapport aux autres pays européens?
Une des spécificités réside dans la forte proportion de formation pratique dans le système d’apprentissage dual. La bonne formation, l’engagement et la motivation des maîtres d’apprentissage pour transmettre leur savoir aux jeunes sont très forts en Suisse.
Quels types d’expériences les étudiants vont-ils spécialement chercher lorsqu’ils effectuent des stages dans le cadre du programme Leonardo da Vinci ?
Avec ce programme, les jeunes peuvent découvrir d’autres horizons professionnels ou culturels durant leur formation pratique. Cela ne peut être que bénéfique pour leur développement personnel, dans la mesure où ces stages garantissent le suivi de la formation pratique.
Sur quels critères les 36 apprentis appelés à participer au concours national des métiers SwissSkills en juin prochain seront-ils sélectionnés et quel est l’objectif de cette participation ?
L’objectif est de valoriser la profession d’agriculteur et de susciter encore un intérêt accru pour les autres métiers du champ professionnel de l’agriculture présents avec des démonstrations, puisque les organisations prévoient plus de 200'000 visiteurs pour ce concours. C’est aussi une occasion unique de concourir pour le titre de meilleur apprenti agricole de Suisse dans une manifestation qui voit la participation de 130 autres métiers. La sélection sera opérée à fin juin sur la base des meilleurs résultats de la procédure de qualification (examens) à la fin de l’apprentissage par les Centres de formation et après concertation avec les formateurs concernés.
A l’heure où les ordonnances de la PA 14-17 vont entrer en vigueur, quels sont les enjeux pour la formation ?
Même si la PA 14-17 n’encourage pas spécialement la fonction de production de l’agriculture, la formation doit rester orientée sur les branches techniques de production animale et végétale durable. Les aspects de gestion, la connaissance des marchés, l’esprit d’innovation et d’entreprise restent tout autant essentiels et la formation dans ces domaines doit préparer les jeunes aux défis futurs de la politique agricole.
Comment voyez-vous, dans les années à venir, et au regard de la place de l’agriculture en Suisse, l’évolution de la formation au sein des métiers du champ professionnel de l’agriculture ?
Aujourd’hui, malgré l’augmentation du nombre d’apprentis, les effectifs ne sont pas suffisants pour assurer dans un horizon de 25 à 30 ans un nombre minimum d’exploitations, si l’on admet une évolution structurelle de 1 % par année.
L’offre de la formation doit donc rester attractive et aucune concession n’est à faire au niveau de la qualité. Elle doit surtout rester diversifiée pour répondre notamment aux besoins spécifiques des autres professions que celle d’agriculteur. Par exemple, la culture maraîchère connaît des évolutions techniques très poussées et nécessite des capacités d’adaptation aux marchés toujours plus rapides. Cela implique une formation adaptée à cette profession.
Propos recueillis par
Armande Reymond /AGIR
