Main Content
Les articles d'AGIR
Protéger les terres agricoles du canton
En 2013, la surface agricole utile dans le canton de Fribourg a encore diminué de 86 ha. En préambule du rapport 2014 de l’Union des Paysans Fribourgeois (UPF), le directeur Frédéric Ménétrey constate que le rapport du Conseil d’Etat publié récemment à ce sujet fait ressortir que le canton n’atteint pas le quota minimal de 35'800 ha fixé par la Confédération en 1992. Selon l’UPF, au 15 juillet 2013, le déficit se montait en effet à 216 ha sur la surface de 35'584 ha prise en compte. «Ces dernières années, force est de constater que les mesures adéquates pour protéger ces terres n’ont pas été appliquées dans le canton», note Frédéric Ménétrey. Et, toujours selon le directeur de l’UPF, la décision cantonale de procéder à une réévaluation de ces surfaces ne permettra pas de corriger le déficit: «Sans réelles réflexions innovatrices au sujet de l’aménagement du territoire cantonal, la perte de bonnes terres agricoles va se poursuivre inéluctablement».
Nombre d’exploitations à Fribourg
Pour la première fois, le nombre d’exploitations dans le canton de Fribourg est passé l’année dernière en-dessous de la barre des 3'000 avec 2'973 exploitations, soit 60 exploitations de moins qu’en 2012, soit une baisse de 2%, dans la moyenne des années précédentes (3'033 exploitations en 2012 et 3’099 en 2011). Elle est légèrement inférieure à la moyenne suisse de 2,42% mais avec 23,65 ha, les exploitations agricoles du canton sont sensiblement plus grandes que la moyenne suisse de 17,8 ha.
L’année 2013 en chiffres
Passant en revue l’année agricole 2013, l’UPF précise que le revenu agricole moyen par exploitation se montait à 61'400 francs (56’000 francs en 2012), soit une augmentation de 9,7%. Cette évolution, souligne-t-elle, est surtout due aux prix plus élevés sur les marchés de la production animale, en particulier ceux du lait et des porcs.
Le revenu du travail par unité de main-d’œuvre familiale à plein-temps a augmenté de 7,6% par rapport à 2012 pour atteindre 47'000 francs (43’700 francs en 2012), en moyenne de toutes les exploitations. Se référant aux données d’Agroscope, le rapport de l’UPF relève que l’amélioration de la situation économique de l’agriculture a été plus marquée dans la région des collines avec une hausse de revenu du travail de 9,7% (+7,6% dans les régions de plaines et + 6,2% dans celles de montagnes). La valeur de la production agricole suisse a quant à elle augmenté de 1,12% alors que dans le canton de Fribourg, la hausse est de 2,87%.
Points forts en 2014
Dans son message, le président de l’UPF, Fritz Glauser, est revenu sur l’Année internationale de l’agriculture. «Je suis heureux que nous ayons pu, avec les organisations de femmes paysannes, mettre en avant de manière aussi positive le rôle de la femme dans l’agriculture. Espérons que cela aidera à améliorer durablement le statut des paysannes ».
Au chapitre de la politique agricole 2014-2017, entrée en vigueur le 1er janvier de cette année, Frédéric Ménétrey souligne que, s’il est encore un peu tôt pour en connaitre les conséquences concrètes, il est néanmoins possible d’en mesurer déjà certains effets. Et de noter, par exemple, une tendance à l’extensification ainsi qu’une forte participation aux nouveaux programmes de contributions qui «laisse craindre une diminution plus rapide que prévue de la contribution de transition». Il précise que les exploitations les plus touchées seront celles qui ne participent pas aux programmes liés aux nouvelles contributions.
Dans ce contexte, la Chambre fribourgeoise d’agriculture a été chargée cette année de traiter quatre nouveaux mandats de création de réseaux écologiques dans les districts de la Broye, de la Gruyère et de la Veveyse. Plusieurs autres projets sont actuellement en préparation et, après approbation du canton, ils seront déposés en janvier 2015 pour être validés par la Confédération.
Concernant la formation professionnelle et suite à l’évaluation des trois premières années de la formation agricole de base, l’UPF soutient le principe de passer à une formation de quatre ans, au lieu de 3 ans actuellement, dans l’objectif de «garantir un niveau de formation adéquat aux futurs agriculteurs».
L’agriculture va vers le grand public
Afin de mettre en lumière l’agriculture auprès de la population, l’UPF a participé l’année dernière à deux événements essentiels: la course Morat-Fribourg et la Bénichon à Bulle. Mené en étroite collaboration avec l’Union fruitière fribourgeoise, le premier a été l’occasion de distribuer deux tonnes de pommes à quelque 10'000 athlètes. Pour le second, l’UPF a travaillé étroitement avec l’Association pour la Promotion des produits du terroir du Pays fribourgeois en prenant à son compte l’organisation de la Ferme agricole de la Bénichon. Enfin, la belle participation des agriculteurs fribourgeois au traditionnel Brunch du 1er Août, a été relevée puisque dix-huit exploitations agricoles et d’alpages se sont en effet mobilisées ce jour-là pour recevoir leurs hôtes et leur permettre de déguster une riche variété de produits de proximité.
AGIR
