Main Content
Les articles d'AGIR
Séminaire de l’Union suisse des paysans à Yverdon
Devant un parterre de personnalités du monde agricole romand, le responsable du Département production de l’USP, Martin Rufer, a présenté la situation sur les marchés. Depuis le deuxième semestre 2014, les prix des produits agricoles sont fortement sous pression, en Suisse comme à l’étranger. Plusieurs facteurs sont en cause: production élevée, demande plus faible en Asie, embargo de la Russie sur l’importation de denrées alimentaires depuis l’UE… Quant à la suppression effective des contingents laitiers et l’anticipation de la suppression annoncée des quotas du sucre dans l’Union européenne, elles renforcent encore cette pression sur les marchés du lait et du sucre. La situation très tendue à l’étranger se répercute sur des marchés importants en Suisse aussi et «certains en profitent pour exercer de manière infondée, une forte pression sur les prix».
Tout cela fait que l’indice des prix à la production des produits agricoles a reculé de 8% par rapport au même mois de l’année précédente. Selon Martin Rufer, on peut donc présumer que la valeur de la production agricole 2015 sera inférieure d’environ 600 millions de francs à celle de 2014, dont plus de la moitié concernent les pertes de recettes des producteurs de lait. En parallèle, il ressort que pour le commerce de détail et les entreprises de transformation, le prix des denrées alimentaires n’a quasiment pas baissé et l’indice des prix n’enregistre qu’un pourcent de moins. Une situation qui provoque l’incompréhension du côté de l’USP qui cherche à savoir où sont passés les 600 millions perdus par la production. Et Martin Rufer de constater qu’il n’a pas obtenu, pour le moment, de réponse à cette question.
Cette présentation a bien sûr été suivie d’une large discussion entre la salle et la direction de l’USP, le secteur laitier faisant l’essentiel des questions. Aussi bien le président Markus Ritter que le directeur Jacques Bourgeois ont pu mesurer les inquiétudes de la base en Suisse romande et l’impatience des producteurs de lait, en particulier de centrale, de voir les choses s’améliorer. La discussion s’est d’ailleurs poursuivie dans le cadre d’un projet de charte, développé par Francis Egger, responsable du Département économie, qui sera présentée à l’assemblée des délégués du 19 novembre prochain. Celle-ci mettant l’accent sur le renforcement de l’approvisionnement de la population en denrées alimentaires indigènes dans le contexte de l’initiative pour la sécurité alimentaire. Avec en première ligne le postulat que les familles paysannes devraient pouvoir obtenir dans des marchés équilibrés des prix qui, non seulement couvrent les frais de production mais qui leur apporteraient une part équitable de la valeur ajoutée générée par la filière agroalimentaire.
AGIR
