Beaucoup d’invités ont rejoint, ce matin, la place Fédérale pour fêter le Gruyère AOP pour un anniversaire tout à fait rare puisqu’il s’agissait du 900^e ! L’origine de ce fromage est en effet attestée depuis 1115 dans la « Pancarte de Rougemont », quant à son nom, il apparaît dans le dictionnaire de l’Académie française en 1762 déjà. Copié depuis fort longtemps, des efforts sont entrepris dès le 19^e siècle pour protéger cette spécialité. Ce sera chose faite, en 2001, avec l’obtention de l’AOC au niveau fédéral puis, dix ans plus tard, grâce à l’AOP reconnue au niveau européen.

L’Interprofession du Gruyère, un modèle en Suisse !

« Face à une ouverture plus marquée des marchés et à une plus grande concurrence, l’identité du produit constitue la base de sa pérennité et de sa réussite économique », a relevé Johann Schneider-Ammann, ce matin lors de son allocution. Précisant que le « respect de la tradition et des valeurs communes est la première clé du succès du Gruyère AOP », le conseiller fédéral voit la deuxième dans la collaboration au sein de la filière qui réunit, dans un même but, producteurs de lait, fromagers, affineurs et commerçants : « Vous avez démontré que votre interprofession pouvait résister aux crises, elle constitue un modèle en Suisse ». Quant au fromage lui-même, le chef du Département de l’économie estime qu’il est « un symbole de la cohésion nationale ». En effet, son aire géographique couvre plusieurs cantons et régions, sa fabrication nécessite le savoir-faire de plusieurs professions et, enfin, il est connu, reconnu et apprécié partout en Suisse.

Du cœur à l’ouvrage

Un parlementaire par canton ayant été invité « pour témoigner symboliquement de l’encrage helvétique du Gruyère AOP », comme l’a expliqué Philippe Bardet, directeur de l’Interprofession, chacun a reçu un morceau de fromage « pour rapporter, dans chaque région, un message d’espoir pour le monde agricole suisse en cette période de difficulté économique ».

Quant à la démonstration de fabrication du Gruyère AOP, ce sont trois conseillers/ères aux Etats qui y ont participé avec beaucoup de cœur à l’ouvrage. Il s’agissait de chauffer et brasser le lait en cuve pour obtenir le caillage, puis le décaillage et, une fois chauffée à 55 degrés, de transvaser la masse au moyen d’un tissu. Au moment où Filippo Lombardi a pris son tour au brassage, il a entonné le Ranz des vaches, à l’étonnement de ceux qui ne savaient pas qu’il avait passé ses vacances d’enfant à Lessoc. En l’apprenant, les deux armaillis chargés de la manœuvre autour de la cuve, n’ont eu qu’un mot : Bravo !

AGIR

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